Campagne

mardi 12 février 2013

Session 4 : Des rats et des enfants

J'ai quitté mon village au milieu des marais pour tenter ma chance dans le monde "civilisé". Le poids du péché de mon ancêtre et de ceux de mon village de Bout-de-glisse avait pesés sur ma décision presque autant que le regard glacé du Père Luk. Le voyage vers le château de Moorshroud fut morose, brumeux et humide. Je me sentais à l'aise avec Scaban même si je me méfiais de lui. Le paladin était gentil et généreux, certainement trop pour ce monde cruel. Le nain sous des dehors rudes était érudit. Quant à Luk...je préfère rester silencieux. Je me tenais à l'écart des deux villageois qui avaient été chargé de conduire la charrette remplie de melons et de cochonnailles. Moi qui me voyait comme un frustre trappeur sans éducation, je me rendais compte que j'avais ma place en ce monde, enfin une place dans ce monde.

Alors que nous arrivions au château, des orques des marais nous tendîmes une embuscade dans laquelle les "héros" tombèrent dedans. Le paladin tomba sous les coups des créatures en quelques secondes et je dus ramené tout le monde à la raison en acceptant que le chef des orques montés sur un loup géant s'en aille avec la carriole. En résumé, je sauvais la vie de tout le monde. Après cet épisode qui me fit penser que mes employeurs devaient être ramenés vers les dures réalités du monde, nous arrivâmes sans l'approvisionnement et sous les huées des habitants de Moorshroud car la place forte était envahi par les rats. J'accompagnais le Père Luk à son rendez-vous sur lequel je resterai discret. Je rejoignis mes employeurs dans une auberge où les largesses de sire Gael Halad me permirent de dormir dans un vrai lit et de manger et boire à satiété. Dans la nuit nous dûmes descendre pour sauver l'aubergiste et ses loufiats d'une attaque de rats qui s'en prenaient aux réserves de nourriture. J’assommais un des serviteurs pour le libérer des rats. Je ne suis pas un guerrier après tout.

La comtesse Teskain était parti à la chasse à l'orque des marais. Le jeune Kim-kim s'occupait de son ours qui était tombé malade. Le lendemain, je m'arrangeais pour trouver une piste sérieuse : une ancienne gare marchande permettait de descendre dans des souterrains où j'étais sur de trouver le nid des rats qui d'ailleurs avaient un comportement étrangement collaboratif. Par ailleurs l'arrivée du navire de l'amuseur Triskanian devrait calmer les appétits des citadins. Il est vrai que les aventuriers avaient permit de rouvrir la route fluviale. De retour à l'auberge Alrik avait reçu une lettre de Luk lui donnant la même piste : la gare marchande.

Cher Alric,
Sans doute avez-vous eu connaissance d’anciens trésors, objets magiques j’entends, qui se cacheraient dans les entrailles du château de Moorshroud. Le lendemain de notre périlleux retour, la chance a voulu que je découvre un passage parfaitement dissimulé. Un passage qui mène vers les profondeurs du lieu. Aussi, ma curiosité ne put retenir ma hasardeuse envie d’exploration. Heureusement, dame Prudence me conseilla de vous avertir de ma folle escapade. Si vous lisez ces mots, cela signifie que je fus bien avisé de l’avoir entendue.  
 
Le jeune coursier qui vous a remis ce pli, se devait d’attendre trois jours avant de s’exécuter, le temps que j’estime nécessaire et suffisant pour un premier aperçu avant d’organiser une véritable expédition. Malheureusement, en ce moment, je dois être perdu dans un mystérieux  labyrinthe, ou tout du moins bloqué dans une situation dès moins agréable.
 
Si l’envi vous en dit, sachez que cet étrange voyage commence à la gare marchande.
 
Bien à vous.
 Luk
 


Aidé par le prévôt et de quelques gardes, nous pénétrâmes dans un entrepôt en ruine qui permettait d'accéder à la gare marchande et de descendre grâce à une espèce de machine à laquelle je n'ai rien compris. Les rats étaient là autour d'une gigantesque créature ratinesque. Sous les ordres du paladin, une partie des guerriers bloqua l'accès tandis que les autres utilisaient leurs armes de jet. Les rats moururent rapidement y compris la grosse mère des rats (que je dépeçais comme tout bon trappeur). La menace des rats fourmis était éradiquée. Oui mais mes employeurs décidèrent d'aller plus loin dans les ténèbres et de descendre tandis que le prévôt et ses hommes restaient en haut.

Nous nous retrouvâmes en bas dans une grotte où nous fumes frôles par de petits êtres. En progressant le nain Alrik peu adroit dans les boyaux malgré ses origines fut pris dans une toile d'araignée. Je dus le délivrer avant qu'il ne se fasse dévorer par la monstrueuse araignée qui avait déjà attrapé l'un des trois petits êtres et l'avait enfermé dans un cocon.

Après une courte errance nous débouchèrent dans les marais. Je me dis que cette forteresse était une vraie passoire. Ma joie de retrouver mon terrain de chasse favori fut de courte durée. IL m'avait retrouvé ! Je suivais un chemin au milieu du marécage et arrivé à une rivière Scaban mourrait transpercé par des traits de glace puis devant un vaste étang, portant le paladin dans mes bras je l'offrais en offrande à Salissak le sombre dieu serpent. Mes visions s'estompèrent mais je savais ce que j'avais à faire.


Je demandais à Scaban d'ouvrir la route et en arrivant à la rivière il subit les javelots des Grimmels, les petites créatures amphibiennes à la solde de Salissak. Il survécut. Profitant du danger, je demandais à Gael de passer en premier. Je savais ce que j'avais à faire. En arrivant devant un étang nous tombâmes sur deux enfants de Bout-de-Glisse (le troisième était emprisonné dans le cocon de l'araignée, je me demande s'il était bien mort ?). Toute cette histoire était un piège tendu par l'Ecailleux qui voulait se venger des aventuriers. Alrik comprit soudain qu'il s'était fait abusé et que la lettre du Luk était un faux.

Je tentais d’assommer le paladin mais je ne lui fis que quelques bosses. Le reste se passa comme dans un rêve : je me retrouvais soudain dans l'eau à cause de Scaban puis je repris mes esprits et je chargeai Salissak qui était apparu soudain au milieu de l'étang profond de quelques centimètres. Rien ne semblait pouvoir blesser le dieu sauf la hache du nain et la puissance divine de Justicia. Le dieu serpent était finalement loin du cœur le plus profond et obscur des marais ce qui devait le rendre plus faible. Finalement il fut repoussé sans que mes habiles coups de massues aient pu le blesser. Un seul enfant avait survécu mais pour moi il était mort, son esprit était mort.

Nous retournâmes à Moorshroud. Le paladin fit envoyer des missives à son ordre pour qu'une croisade fut lancée contre Salissak. Mouais, bonne chance. Le gamin fut confié au dispensaire mais je sais qu'il ne se remettra jamais. Je me doutais que les autorités allaient boucher la voie d'accès depuis les marais.

Mais où était le Père Luk ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis perdu. Qui meurt face au dieu des marais ? Scaban ou le paladin ? Faut pas croire il y en a qui essaient de suivre !

Thy.

Raskal a dit…

Je vois cela ^^
Salissak a envoyé une vision au pauvre trappeur qui a vu Scaban tué par les amphibiens et le paladin sacrifié en offrande...mais la réalité fut tout autre et le pauvre trappeur n'a pas réussi à piéger le vilain voleur ni tuer à coup de massue en bois le méchant paladin. Le dieu des marais n'a pas choisi le bon héros...