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lundi 29 août 2011

[Dragon Age] Intersession 10/11 (3)

Le voyage vers Malgranne fut tranquille. Aucune créature infectée ne vint attaquer le groupe. L'absence du mage Rylan rendait le voyage un peu plus périlleux d'autant plus que tous avaient conscience de leur responsabilité : ils devaient nourrir le village. Les elfes avaient accompagné un moment puis étaient partis de leur côté. Kirk était maussade car Eshara lui avait à peine dit au revoir.

Les villageois accueillirent le groupe avec enthousiasme. Lompois organisa la distribution du pain et des grains. Le bourgmestre semblait avoir repris du poil de la bête. Les paysans semblaient s'être regroupés au sein des fermes restées debout et ne tardèrent pas à semer le seigle même si la plupart semblaient pessimistes sur les chances d'arriver à faire pousser le ryott dans un climat et une terre si différente de celle de Sothmere. En revanche tout le village était heureux des gros pains de seigle qui pouvaient durer longtemps.

Le lendemain, Roshek et Malld négocièrent avec difficulté un pourcentage sur les récoltes de seigle. Le bourgmestre semblait vouloir montrer qu'il était bien le maître de Malgranne mais l'homme restait mou et indécis et avait encore du mal à imposer sa volonté. Le surlendemain, le village avait retrouvé un peu de calme.

mardi 9 août 2011

[Dragon Age] Intersession 10/11 (2)

Roshek écouta attentivement le mage, le regard sérieux, scrutant le visage de son interlocuteur pour y déceler quelle part subtile entre la folie et les dons prophétiques prenait le dessus à cet instant . Il savait le mage capable de “voir” plus loin, mais il connaissait aussi ses égarements... Très doué pour connaître la vérité dans les cœurs des hommes, le nain compris que les propos, aussi étranges soient ils, n’étaient pas dénués de fondement. Il soupira... Il aurait bien voulu retourner à ses affaires, mais celles-ci semblaient bien compromises à nouveau!


S’adressant alors au jeune mage, Roshek, d’un ton solennel, une main sur l’épaule de ce dernier, lui dit : “Je vous crois mon ami... Cependant notre compagnie, pour excellente fut elle, ne peut à elle seule sauver le monde, même et surtout si la menace est aussi important que vous le dites. J’irai parler à Ser Gelda Cermac, la seule qui puisse avoir l’autorité de déclencher une mesure adéquate... Mais je vous recommande vivement de ne pas intervenir sauf à ma demande express! Quand à Sir Richta, il faut mieux se passer de l’aide d’un homme aussi dénué de sens commun... Laissons le à l’écart et ne lui faite part d’aucune de vos craintes.”
Roshek parti donc à la recherche de l’arbitre royal, réfléchissant à la façon de présenter les choses. Sans doute fallait il mettre en avant l’impératif d’une reconnaissance armée pour connaître la destinée du village voisin. Il était de bon sens de penser que si les habitants étaient contaminés ils viendraient par ici, ce qui ne ferait que relancer l’épidémie! Il fallait donc détruire le mal à la racine et intervenir prestement avant que le pire n’arrive... Oui, l’argumentaire était bon! Agir vite et avec discernement permettrait à la région de retrouver son calme et de se rebâtir. Inutile de se mettre en avant, de revendiquer un quelconque avantage pour l’instant... C’était trop tôt et Ser Cermac n’entendait surement rien à l’économie. 
Une autre idée lui trottait en tête: permettre à Arcill de prendre en main la sécurité de la région pourrait jouer en sa faveur pour accéder à de plus nobles fonctions! Le jeune barbare avait effectivement un rôle à jouer dans une nouvelle aventure, car le nain se doutait bien qu’il lui faudrait encore servir de “conseiller”... Roshek soupira de plus belle.

Texte Ra-Deg

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L'arbitre royal, Gelda Cermac, écouta le nain avec attention. Elle convoqua sa suite de redoutables guerriers et fit comprendre à Ser Richta que lui et quelques soldats du fort devaient les accompagner à Wulverton. Elle avait failli échoué une première fois dans sa mission d'arbitrage à cause du chevalier Vilem mais visiblement elle ne semblait pas lui en tenir rigueur autant que cela. Le volontaire de Wulverton, seul survivant de l'expédition de Ser Vilja Wulverton, déclina l'offre d'accompagner le groupe dans son village. Le désespoir se lisait sur dans ses yeux.

Les habitants regardèrent la petite troupe partirent "aider" les pauvres villageois de Wulverton. Le shérif Milo Kovic engagea tout le monde à reprendre leurs activités au lieu de se morfondre. Il se montra généreux avec les aventuriers en graines de seigle et en pains. .

Roshek discuta longuement avec les fermiers autour du ryott, nom local de ce seigle un peu spécial. Le grain est riche en protéines et a une grande valeur dans tout Férelden mais sa culture est assez difficile et qu'elle ne propère réellement dans les terres du Iarl Neruda. Le nain semblait déçu mais il espérait pouvoir en tirer un profit même minime. Au moins il pourrait gagner quelques pièces d'argent avec le pain de seigle qui se conservait particulièrement bien.

Wanda Kovic passa du temps avec Arcill sous l’œil bienveillant de son père. Le jeune homme ne savait trop quoi faire devant tant d'empressement et il devait prendre le temps de réfléchir à son avenir. S'établir dans ce village, se marier et pourquoi pas prendre en main le destin de la région lui semblait attractif mais ses montagnes enneigées lui manquait.

Falos passa une excellente soirée avec les habitants du village qui se montraient amicaux et ouverts. Il réussit même à se détendre en écoutant les fabuleuses histoires d'Olek le clown et en goutant aux danses de Dielza . Même Eshara avait arrêté de le rendre nerveux.

Le jeune Kirk était excité à l'idée de retourner au village de Malgranne raconté "ses" exploits mais il faut déçu lorsqu'il apprit qu'Eshara allait prendre la route avec ses cousins retrouvés et qu'ensemble ils partiraient à la recherche de leur clan.

Le soir, le mage Rylan expliqua à tous qu'il ne rentrerait pas avec le groupe. Il souhaitait se rendre auprès des autorités pour aborder des points d'une importance fondamentale. Il les rejoindrait à Malgranne par la suite. Le lendemain matin, le groupe décida de retourner à Malgranne. Les Kovic semblaient déçu mais Arcill leur fit comprendre que sa mission initiale reprennait ses droits. Il demeura évasif sur la suite. Roshek donna l'ordre de partir.

Enfin de retour à Malgranne...

jeudi 2 juin 2011

[Dragon Age] Intersession 10/11 (1)

J'aidais Stoyanka à préparer la potion de « mousse d’ombre ». Nous n’avions pas le droit d’échouer, la survie des malheureux condamnés au bûcher et celle de mes compagnons en dépendaient. Une bien forte responsabilité pour un tout jeune apprenti voyageur. Je manquais d’expérience devant ce type d’épreuve. Certes je parvins à achever la potion, mais devant mes membres tremblants, Stoyanka, dont je gardais une profonde reconnaissance pour la confiance qu’elle m’avait accordée, préféra se charger de la distribution. Au moment où nous nous apprêtions à quitter sa demeure, le devenir de Wulverton me revint.
- Madame, pourrions-nous réserver une quantité suffisante de potion pour sauver les habitants de Wulverton ?
- Impossible jeune mage. Je ne suis même pas certaine que nous en disposions suffisamment pour toute les malades de Sothmere. Quoi qu’il en soit, nous ne pourrons soigner qu’un seul village. En tant que mage du Cercle, il vous revient de choisir lequel. Je m’inclinerai devant votre décision.
- Alors ce sera Sothmere dont le bourgmestre et vous-même nous avez confié cette mission.
En réalité aucun autre choix se présentait. Nous risquions de manquer de temps pour nous rendre à Wulverton avant le terme de l’effet du poison avec pour seul résultat : la mort de deux villages. Ainsi, Sothmere et mes compagnons furent sauvés. Néanmoins, je restais fort contrarié vis-à-vis du garde auquel j’avais promis d’aider son village, ses amis, sa famille. Cet homme m’avait fait confiance, confiance à laquelle j’étais incapable de répondre.
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Le soir nous avions bâti un vague plan avec le bourgmestre. Il me restait quelques jours devant moi avant de quitter Sothmere pour un entretien auprès du Bann Karel Dusic pour négocier le remplacement de sir Vilem Richta au profil de mon ami Arcill et d’échanger quelques autres sujets privés. Il me fallait aussi revoir Stoyanka pour une affaire à caractère personnel. Mais il me restait une priorité à traiter. Mais je ressentis l’effet exténuant du contre-choc de la journée et des jours précédents. Je ne m’attardais donc peu sur la stratégie à mener sur les jours à venir, préférant une bonne nuitée de repos. Cette nuit-là, je fis un étrange rêve. Le Chevalier Vilja Wulverton, chevauchant un dragon, menait une armée d’humains démoniaques. A la tête d’une puissante cavalerie de chasinds protégeant le flan gauche de l’armée, un jeune homme aux traits strictement identiques à celui du Chevalier se dressait fièrement sur un immense serpent. Au centre, on devinait les habitants de Wulverton que le mal avait mutés en morts-vivants à la peau verdâtre et déformée par de répugnantes pustules brunâtres de forte pestilence. Leur capitaine n’était autre que le garde rescapé de notre duel contre le Chevalier Vilja Wulverton, qui avait choisi de rejoindre les siens. Des corneilles géantes et démoniaques prêtes à prendre leur envol couvraient la droite. L’arrière-garde se composait d’un groupe de chamans. Plus âgés les uns que les autres, leurs corps faméliques et nus étaient peints de symboles noirs, blancs ou rouges totalement indéchiffrables. Ils exécutaient une chorégraphie sauvage et anarchique dont le centre vivait sous les grâces de la jeune Dobreela en transe. Une femme drapée dans une grande et large houppelande survolait l’ensemble. Ce flot monstrueux déferla sur Sothmere. Je me réveillais en sursaut, ma tunique trempée de sueur. Curieusement, j’oubliais la raison de mon brutal réveil. 

L’aube naissait. Sans en avoir totalement conscient, je me changeais et consommais quelques biscuits de voyage qui me restaient avant de partir à la recherche du malheureux garde de Wulverton resté avec nous. Au minimum, je lui devais une explication. Je le retrouvais sans mal au centre du village, assis au pied du bûcher qui devait être démonté dans la matinée. Le pauvre homme totalement avachi, était au bord de l’effondrement. Ses mains couvraient son visage sans parvenir à masquer ses larmes. Il venait de perdre son seigneur, et par conséquent son emploi. Son village traversait un mortel cataclysme. Et ce que j’avais à lui annoncer n’allait pas le sortir de son profond désespoir.
- Soldat, je crains avoir une mauvaise nouvelle à vous annoncer.
- Je sais. Pour mon village, c’est foutu. Que vont-il devenir ?
A cet instant, mon rêve effacé me revint. Je crus en deviner la signification. Les survivants de Wulverton se trouvaient en réel danger. Si nous ne pouvions sauver les mutants, au moins, pourrions-nous tenter de sauver ceux que la chance avait épargné. Il en dépendait de la sécurité de Sothmère. Qui pouvait certifier que les habitants de Wulverton devenus des créatures monstrueuses, ne viendraient pas déclencher un troisième assaut ? Il fallait mettre en ouvre en urgence une expédition de sauvetage. Je priais que l’Arbitre Gelda Cermac  soit toujours présent. Elle semblait à l’écoute et compréhensive. Ser Vilem Richta, manifestement fort motivé pour achever les victimes des morsures des chasinds enragés, pourrait adhérer et surtout mener à bien à cette expédition.
- Restez ici, je reviens.

Je courrais vers Roshek, le seul d’entre-nous qui saurait convaincre les autorités à tenter cette opération de secours. Je me rappelais qu’il prenait en charge l’expédition des grains et pains de seigle vers Malgranne qui risquait une grave famine. Je le joignis donc sans mal. Le nain aidé par l"elfe charriaient des sacs dans la charrette. Le jeune Kirk et sa copain survivant étaient un peu plus loin avec Eshara et ses cousins elfes. Arcill revenait d'une promenade avec Wanda Kovic et se dirigea vers ses compagnons pour leur donner un coup de main. Je me permis d''interrompre le nain dans son précieux travail pour lui exposer mes craintes concernant Wulverton puis Sothmere, ainsi que les solutions que j'imaginais pour y pallier. Je glissais dans la conversation que nous aurions besoin de son savoir faire pour relancer l'activité économique de Wulverton une fois tout danger écarté. J'espérais que la perspective d'accroître ses affaires commerciales l’encouragerait à adopter mon plan de sauvetage.

Que font ou disent Roshek, Falos et Arcill ?

Texte de Marcapuce

dimanche 29 mai 2011

[Dragon Age] Session 10 (20/05/2011)

Les personnages ont fini par déboucher par le tunnel aquatique au cœur d'une large cuvette aux bords surélevés. Les esprits du feu volètent, éclairant des tunnels et une peau d'un serpent gigantesque qui aurait mué. Très vite le réel serpent surgit et attaque Falos l'entourant de ses anneaux. Le groupe finit par tué la créature gigantesque. Après avoir erré dans les tunnels et découvert un puits où Falos découvre une épée courte de facture ancienne et Roshek une armure faites d'écailles devant être restaurée, le groupe débouche au sein d'une caverne empuantie par l'odeur de la mousse d'ombre. Roshek ne peut y pénétré vomissant tripes et boyaux. Seul Arcill est sensible au chant terriblement triste des esprits : en récoltant la mousse d'ombre, le groupe condamne à mort les esprits du feu (l'un des esprits va se transformer en serpent pour le remplacer mais ce processus est lent et comme les esprits se nourrissent des excréments du serpent gardien - la mousse d'ombre - ils sont voué à une mort certaine).

Rapidement, grâce à l'exploration du nain, le groupe ressort au petit matin à l'air libre. Le temps de prendre une dose de potion pour retarder les effets de la rage, le groupe se plonge dans les terres sauvages des Korcari en espérant ressortir au plus vite. Le groupe passe la nuit dans la forêt et par un coup de chance finissent par en sortir au matin. A nouveau une dose de potion est nécessaire. A marche forcée, ils se dirigent comme ils peuvent vers le nord pour repasser le guet à Wichford.
Dans les collines qui se dressent avant Wichford, les personnages aperçoivent un chevalier en armure monté sur un destrier. Ils reconnaissent Ser Vilja Wulverton, un chevalier en charge du village de Wulverton qui se trouve le long de la rivière Sudrand à 1 journée de chevauchée à l'ouest. Le noble demande avec tristesse que lui soit remis la mousse d"ombre car après l'attaque de son village , sa femme et son fils sont infectés par la rage d'ambre (il a invoqué les esprits de feu mais leur chant a indiqué qu'il était trop tard et qu'il n'y avait plus de mousse d'ombre). Le chevalier, devenu un bandit malgré lui, a attaqué le groupe avec l'aide de ses hommes d'armes et de Dobreela l'assistante de Maximilian, l'érudit du village. Le groupe a facilement défait la bande qui combattait avec désespoir et remords. Seul 2 hommes d'armes de la milice ont survécu et accepté d'accompagner le groupe au moins pour donner au corps du chevalier les derniers sacrements lorsqu'ils seront à Wichford.

La seule bonne nouvelle depuis ces derniers joueurs est le fait que Wichford a été repeuplé : les hommes de Wichford qui étaient au festival de Sothmere ont intercepté les enragés qui avaient attaqué le hameau et qui se dirigeait vers Sothmere. Entre temps Branik le trappeur avait commencé à reconstruire le bac. Au soir les personnages on pu dormir dans l'auberge reprise par Storm Karsgad, le marchand nain qui leur indiqua qu'ils devaient se méfier : Ser Vilem Richta avait fait quérir un arbitre appointé par le roi. Le lendemain (et dernier jour avant de devenir à leur tour des monstres enragés), le groupe partit à cheval dès le lever du soleil pour Sothmere. Ils évitent un groupe de cavaliers et finissent par arriver en fin de journée à Sothmere en remontant le cours d'eau qui coupe les collines.

Le groupe découvrir une vision d'horreur : les habitants du village et les amis du groupe qui étaient infectés, se trouvaient attachés des mats au milieu d'un bucher. Ser Vilem entouré d'une dizaine d'hommes d'armes portant armures, lances et arbalètes discutaient avec Bodgan le forgeron sur le meilleur moyen de mettre le feu au bois imbibé d'eau. Bogdan fit un geste avec sa dague indiquant qu'il suggérait de leur couper la gorge.

Une femme chevalier d'une quarantaine d'années habillée richement se tenait face à tous, entourée de 4 hommes d'armes portant arbalètes et épées. La femme était charismatique et imposante, notamment avec le bandeau qui couvrait son œil gauche. Le shérif Milo semblait désespéré et la vieille Stoyanka se tenait à distance.

Ser Gelda Cermac, arbitre appointée par le roi avait attendu le retour du groupe pour rendre sa décision. Maintenant que les personnages étaient là, elles pouvaient entendre les arguments de tous. Roshek et Ser Vilem se livrèrent à un duel verbal. Le chevalier faillit l'emporter mais le nain se ressaisit et au final on autorisa la vieille femme à faire sa potion. Stoyanka aidé par Rylan finit par réussir à fabriquer la potion qu'elle fit boire à tous les infectés qui furent sauvés (y compris Falos, Arcill et Roshek).

Ser Vilem et Bogdan partirent dans la soirée avec leurs soldats pour le fort. Leur regard de haine lancé aux personnages était sans équivoque. Le shérif Milo était sur un nuage : sa fille était sauvée. Avec fougue il promit d'organiser une pétition pour que Ser Vilem soit remplacé et indiqua qu'Arcill pourrait faire un parfait remplaçant (son regard allait du barbare à sa fille avec une étincelle dans ses yeux). Ser Gelda qui indiqua aux personnages qu'il y avait peu de chance que l'Arl Voychek Neruda accepte qu'un non féreldien obtienne cette charge. L'arbitre royal semblait soulagé d'avoir pris la bonne décision grâce aux personnages.

Le lendemain, ne perdant pas le but initial de leur mission, Roshek commença à réunir des graines de seigle et du pain de seigle.

lundi 16 mai 2011

[Dragon Age] Session 9 (15/04/2011) - Pensées d'un mage

A peine avais-je achevé ma brève prière improvisée pour sauver l’âme du cordonnier mortellement blessé, que la hache d’Arcill, d’un mouvement imprévisible et de belle précision, acheva ses souffrances. Je fus reconnaissant au guerrier de ce geste impromptu qui épargna au malheureusement de voir mort venir. Certes, l’alvar montrait une forme singulière de pitié, néanmoins totalement adaptée à la situation. L’homme, avant son dernier soupir, nous compta l’attaque subie par son village qui se déroula quelques heures avant notre arrivée. Une agression semblable à celle de Sothmere dans laquelle le mauvais sort nous avait jeté. Avec toutefois une différence : la population de Wichford fut anéantie. Nous venions d’achever l’unique survivant. Ce village méritait une cérémonie religieuse. Mais aucun de nous n’était prêtre, et la Chantrie restait absente en cette région. Prions que la clémence du Créateur sauve les âmes abandonnées de ces malheureux.

J’étais inquiet. A en croire les derniers mots du brave cordonnier, ceux qui avaient provoqué la perte de Wichford se dirigeait vers Sothmere. Ce qui signifiait que les rescapés de la veille allaient subir un second assaut. S’ils ne parvenaient pas à le contenir, cela signifiait la mort ou bien pire de tous ceux en attente de notre retour que nous avions placés en quarantaine dans la « Grange aux Soins », celle d’Eshara mais surtout celle de la sorcière Stoyanka qui entraînerait inévitablement celle de mes compagnons. Que faire ? Nous rendre en urgence à Sothmere en puisant dangereusement dans le maigre répit de trois jours de survie concédé par les morsures empoisonnées des mutants ? Ou fallait-il poursuivre notre quête et prier le Créateur que les gens de Sothmere sortiraient à nouveau vainqueurs, que Stoyanka, notre seule carte en main pour briser l’effet du poison, échapperait une nouvelle fois à la mort ? J’intériorisais mes interrogations et décidais seul de la route à prendre. Pour cette quête, j’avais inconsciemment et naturellement pris la direction des opérations. Non que je prétendais ou voulais usurper l’autorité de Roshek qui nous avait parfaitement conduit dans nos précédentes aventures. D’autant que nous les mages, nos missions visent à servir et les grands de ce monde, et non à nous hisser vers les plus hauts sommets du pouvoir. Nous sommes des conseillers, pas des meneurs. Mais le contexte de notre quête suscitait mes deux principales compétences : la magie et la médecine. Dans ces deux domaines, j’étais sans conteste le plus à même à pouvoir prendre les bonnes décisions. Enfin, c’est ce que j’estimais. Je fis mon choix.

J’étais inquiet. Je choisis de poursuivre notre quête. Mais je craignais que ce choix ne fût guidé par la raison, mais influencé par l’héritage paternel. Inconsciemment, je prenais le chemin parcouru par mon défunt père, une direction obsessionnelle d’une éternelle quête vers le savoir alchimique à la recherche de la potion miraculeuse qui sonnerait le glas à toute forme de maladie et autres maux. Mon père avait emprunté cette voie suite à la mort de ma mère dont il s’affligeait la responsabilité, lui le guérisseur incapable de soigner celle qu’il avait tant aimée. Il s’était donc engagé sur une route dangereuse qui en prenant le détour de la passion maladive, le mena irrévocablement vers une impasse destructrice. Par mon choix de poursuivre notre quête, de suivre la direction que nous indiquait le corbeau, de trouver, quoi qu’il en coûte, le lieu secret et protecteur de la Mousse d’Ombre, ne suivais-je pas les pas de mon père ? D’autant que j’occultais volontairement un danger bien plus profond que celui des attaques des chasinds enragés. Une fois de plus l’emprunte des apostats apparaissait et se montrait à l’origine de ces agressions. J’en obtins la conviction lorsque j’eus étudié le cadavre d’une des corneilles qui nous avaient agressés. Des marques de l’Engeance gâtaient son plumage. Malgré ce danger, malgré mon vœu donné au Créateur de servir au mieux l’humanité et donc de combattre L’Engeance et tout acte démoniaque des apostats, malgré tout, j’écoutais et obéissais à la seule voix du Guérisseur.

J’étais inquiet.

Extrait de "Une vie magique" de Rylan de Malgranne.
 
Texte : Marcapuce

dimanche 17 avril 2011

[Dragon Age] Session 9 (15/04/2011)

Je me sentais fiévreux et j'exhalais une odeur dérangeante à l'instar de Roshek et d'Arcill. Toute la matinée fut pluvieuse tandis que nous chevauchions à travers les collines vers le sud ouest. Nous finîmes par arriver à une falaise surplombant une rivière large de plusieurs centaines de mètres. Rylan estima que le hameau de Wichford se trouvant plus à l'ouest. Le corbeau tournait dans le ciel au-dessus de la rivière dont le courant rendait la traversée périlleuse.  Nous décidâmes de renvoyer le jeune Kirk à Sothmere avec les chevaux. Roshek ne pu s'empêcher de faire son intéressant et flatta le jeune rouquin. Nous descendîmes facilement la falaise.

En suivant la rive nous finîmes par arriver à Wichford, un petit village de trappeurs et de chasseurs. Nous fumes accueilli par des cadavres sentant aussi mauvais que nous et par des corneilles agressives dont le regard luisant et les petites cornes en faisait plus des monstres que des volatiles. Aucun bac ou bateau en vu. On débusqua un pauvre cordonnier blessé mortellement et infecté réfugié au premier étage de son échoppe. Il nous apprit qu'au petit matin des chasinds enragés avaient massacré tout le monde et que certains villageois s'étaient tournés contre leurs amis. A sa demande on acheva ce pauvre Josef. Il semblait que toutes les cahutes avaient un étage où les villageois pouvaient se réfugier en cas d'attaques. Cette nouvelle troupe d'enragés avait pris le chemin de Sothmere. Nous espérâmes que Sothmere saurait s'en tirer.

Nous étions pressé par le temps et on laissâmes les cadavres pourrir là où ils étaient. On dénicha un corde de halage et Arcill traversa la rivière Sudrand par le gué pour l'attacher à un pilier en bois sur l'autre rive. Je traversais sans difficulté ainsi que Rylan dont l'habilité m'impressionna. Je portais la marmite et la poudre ce qui s'avéra un bon choix car le nain trop sur de lui manqua de finir noyé. On repris notre route vers l'est pour retrouver le corbeau qui nous mena à nouveau vers le sud ouest. Après quelques heures nous rencontrâmes Branik un trappeur de la carrure d'un ours mais accueillant. Malgré les avertissements de Rylan, il décida de partir avec son chariot et ses deux chiens vers Wichford pour attendre les hommes qui reviendraient du Festival. Branik nous appris que nous pourrions passer la nuit dans un village de Chasinds  dirigé par Zorya et nommé Dosov. Ils sont accueillants mais prompt à servir du vin sauvage, un alcool de seigle très fort.

Nous décidâmes de prendre le risque de suivre le corbeau quitte à s'aventurer dans les forêts marécageuses des Korcari au lieu de passer la nuit dans le village de Dosov. Peu de temps avant de pénétrer la forêt nous fumes embusqués par une bande de chasinds "sains" qui considéraient que leurs chamans les avaient trahis avec leur poison qui devait permettre de lutter contre les armures des chevaliers mais qui avaient pervertis leur corps et leur esprits. Nous apprîmes cela car Rylan et surtout Arcill réussirent à parlementer avec eux malgré le comportement étrange de Roshek. Rylan dépensa toute sa fortune pour payer une rançon pour nos vie. Je crains en revanche que Branik devra se battre contre eux.

Nous finîmes par arriver à un arbre mort et pétrifié au cœur de la forêt à l'étrange luminosité venant de lucioles et de plantes phosphorescentes. Nous allumâmes le feu, jetâmes la poudre. Malgré la puanteur nous attendîmes stoïquement devant la marmite qui semblait contenir une purée de pois. Un gigantesque crabe sorti de l'eau attiré par la marmite. Rylan pris le risque de porter la marmite hors de pinces du crabe. Après un combat après, je finis par tuer le monstre. Au petit matin, les esprits arrivèrent : de petits êtres humanoïdes aux ailes d'insectes chantant une mélodie mélancolique et triste. Rylan montra une fois de plus l'exemple et suivi les petites créatures ailées tandis que j'emmenais le nain et le barbare à la suite des créatures et du mage. Je passerai sous silence ma chute dans une mare d'asphalte naturelle où j'aurai fini par être englouti sans le coup de main d'Arcill.

Après avoir suivi les esprits du feu à travers la forêt nous finîmes par arrivé à étrange endroit constitué de ruines d'une très très ancienne civilisation. Un piscine naturelle alimentée par une chute d'eau attirait les esprits de feu qui plongèrent dans l'eau sans réapparaitre. Le nain qui avait pris goût au bain, plongea et manqua de s'écorcher sur d'étranges statues qui gisaient au fond de l'eau. Il découvrit un passage sous l'eau qui devait mener au-delà du l'endroit où nous nous trouvions. Le chant des petits êtres avait changé comme le testament d'une civilisation ancienne et magnifique. Rylan arriva à la conclusion que les mousses qui recouvraient les murs n'étaient pas la mousse d'ombre. Nous devions donc aller de l'avant. Le petit matin arrivait et il faudrait bientôt prendre une dose de la potion préparée par le vieille femme.


Mémoires d'un elfe nommé Falos

lundi 21 mars 2011

[Dragon Age] Session 8 (18/03/2011)

Le mois de Cloudreach semblait interminable et pluvieux. C'est a ce moment que le mage Rylan accompagné de l'elfe Eshara revinrent au village. L'abondance des précipitations eurent pour effet de retarder les semailles et même de gâter les graines. La situation allait devenir difficile pour les habitants de Malgranne, d'autant plus que Lompois n'avait pas pris de disposition pour économiser les céréales récoltées avant l'hiver. Malld suggéra de se rendre au village de Sothmere à 2 jours de marche dans le sud pour voir si lors du Festival des Percées qui durent 3 jours, il ne serait pas possible d'acheter des graines d'un type de seigle qui pousse bien dans cette vallée pluvieuse et venteuse.

Les 4 aventuriers sont donc parti pour Sothmere accompagné  de Kirk et de 2 adolescents et d'un chariot. Le voyage pour le village de Sothmere fut sans problème. Sur place il semblait compliqué de trouver de quoi loger car le village n'a pas d'auberge et il faut négocier avec les habitants. Or tout est déjà pris. Les villageois participent activement au festival, mangeant du pain de seigle avec de la bière, participant à des concours de lancer de haches (remporté facilement par Arcill). Le bourgmestre et shérif Milo Kovic semble amical et même Falos se sent à l'aise. Rylan fut surpris de ne pas trouver d'église de la Chantrie. Roshek en profita pour prendre contact avec Storm Karsgad, le marchant nain local.

Le banquet du soir fut moins joyeux. Alors que Milo portait un toast au Ser Vilem Rochta, un barbare Chasind à la peau jaunâtre et aux veines gonflées déchira la tente et attaqua le shérif qui fut sauvé par sa fille, cette dernière fut blessée et devint immédiatement fiévreuse comme le découvrit le mage Rylan.

 
Le reste de la soirée fut un cauchemar. Tandis que d'autre Chasinds rentraient dans la tente, et affrontaient les personnages, les villageois affrontaient difficilement ces enragés issus des Terres Sauvages des Korcari. Le groupe se dispersa dans le village pour combattre ces chasseurs du sud fou-furieux et exultant une terrible odeur qui gênait les combattants et qui s'efforçaient de mordre les gens provoquant une infection terriblement rapide.


Au final, les Chasinds furent anéantis mais pris de nombreux drames : une petite fille fut décapitée, un des adolescents fut tué et l'autre fut blessé et infecté, idem pour Eshara et Olek le clown son cousin alors que Dielza sa jolie cousine fut épargnée. Wanda la fille du shérif fut aussi infectée comme de nombreux villageois.

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Arcill, épuisé et en sang, contemplait le carnage. Son féroce engagement et les 5 cadavres Chasinds autour de lui avaient permis de faire basculer la victoire dans le camp des villageois. Mais à quel prix ?

L'alvar espérait juste que le mage Rylan était resté caché dans la tente et que Roshek et Falos avaient survécu en se protégeant l’un l’autre.

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Après avoir vaincu les enragés, tous prirent conscience de la gravité de la situation. Berrg, un fermier avait attaqué les villageois. Il avait été visiblement infecté et était devenu un enragé  comme les Chasinds. C'est certainement le sort qui était réservé à tous ceux qui avait été infecté. Ser Vilem et Bogdan étaient pour tuer et bruler tous les blessés à l'opposé de Milo Kovic et une vieille femme nommée Stoyanka. Après un duel homérique mené par Roshek, le camp de shérif l'emporta. Il fut décidé de regrouper les infectés dans une grange mis à disposition par un fermier nommé Anzhay. La vieille femme indiqua qu'elle pouvait préparer un breuvage qui retarderait les effets de l'infection mais pour 3 jours seulement. Elle indiqua aussi qu'il était possible de soigner tout le monde grâce à champignon nommé Mousse d'Ombre.

Les personnages se portèrent volontaires pour aller cherche le remède. A part Rylan, ils étaient tous infectés. Eshara décida de rester pour veiller sur ses cousins. Kirk devait accompagner les 4 héros pour ramener les chevaux au village. Le lendemain matin, le vieille Stoyanka pratiqua un étrange rite et invoqua un corbeau qui devrait servir de guide au groupe. Elle leur donna un sac avec des scarabées vivants pour le nourrir, un sac avec de la poudre pour invoquer les Esprits du Feu qui devront mener les aventuriers là où se trouve la Mousse d'Ombre et enfin un sac pour récolter les champignons. Elle donna aussi à chaque infecté 3 potions pour retarder les effets de la maladie (une potion par jour et par malade). Pour finir elle fournit 3 boyaux fermés contenant un baume de guérison (2D6 + CON). Les personnages devaient suivre le corbeau vers le sud jusqu'à l'endroit où il indiquerait le lieu où il faut tenir un campement, jeter la poudre dans une marmite d'eau bouillante et attendre la venue des Esprits du Feu. Les villageois avaient préparé de quoi se nourrir, une lanterne avec une Pierre Luisante et une marmite. Le shérif remit une carte grossière au groupe.


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Mémoires de Rylan

Le groupe s'apprêtait à partir, mais le corbeau refusa de quitter mon épaule. après avoir gobé un premier scarabée. j'hésitais. Sans doute le volatil le ressentait. Arcill ! Le courageux guerrier, la raison de mon trouble. Je me souvins alors dans la précipitation de la veille, devant une nuit blanche consacrée à la chirurgie, harassé, je n'étais pas parvenu à soigner correctement mon ami. Je ressentais de sa part, au moment ou nous décidions de nous rendre vers des dangers inconnus, qu'il se contraignait à poursuivre sa mission sans demander secours, bien que la raison le lui autorisait. La vielle femme se rentrait. Sa vieillesse lui pesait sur son pas de marche. Il me fut donc aisé de la rappeler.
- Pardonnez-moi madame, il me faudrait donner des soins maintenant à l'un des mes compagnons. Il s'agit du guerrier. Mais j'avoue que devant la nature de ses blessures, je ne puis le soigner suffisamment rapidement pour offrir une garantie de succès supplémentaire à notre expédition. Pourriez-vous m'apporter aide ou conseil dans l'usage du baume que vous nous avez apporté ?

La vieille femme sourit étrangement face au mage du Cercle. Elle pris le bras du grand guerrier et l'attira avec une poigne de fer, à l'écart. De sa voix rocailleuse, elle ordonna à Arcill de fermer les yeux. Une douce chaleur envahit le guerrier qui soudain se sentait mieux (Arcill récupère 10 points de santé).

Je remerciais la sorcière. C'est ainsi que je la qualifiais. Mais n'y voyez aucune  injure, ni mépris. Ma reconnaissance fut sincère, bien plus qu'elle ne pouvait l'imaginer. Elle représentait la preuve vivante de mes interprétations des divines paroles transcrites dans le "Chant du Créateur" : la mauvaise magie n'existe pas;  le Mal ne réside pas dans la magie, mais dans le mage. Stoyanka me confortait en se plaçant sur le registre opposé, celui du Bien. La sorcière usait des sortilèges maudits pour l'Ordre que je représentais, mais dans un usage qui œuvrait incontestablement pour le bien de l'humanité. Qui pouvait prétendre le contraire devant cette femme qui risquait sa vie en affichant ses pouvoirs devant un mage du Cercle, son seul espoir pour sauver les malheureuses victimes de l'assaut sauvage des chasinds ensorcelés, un acte de bravoure, de détermination, de confiance envers notre intelligence.

Je remerciais donc la sorcière, d'un simple sourire en réponse au sien.  Le sourire respectueux de l'élève envers son maitre. 

Ainsi je comprenais l'absence de la Chantrie à Sothmere. Il en valait mieux ainsi, même si je regrettais que les représentants du Créateur refusent la différence et laissent ainsi tout un village sans protection divine. Un croassement impatient du corbeau me ramena à la réalité de notre mission. Rassuré, il s'envola lentement afin que nous puissions suivre la direction qu'il prenait. Nous chevauchions plein sud.

 

samedi 19 mars 2011

[Dragon Age] Intersession 7/8 (3)

Au cinquième jour, il ne restait que quatre villageois en phase de soin. Encore deux jours, et la grange retrouvait son usage initial. Je m’accordais un instant de repos, à fixer Laïa remplacer les pansements de nos derniers malades. Une part de mon esprit restait fixer sur cette jeune femme, comme hypnotisée par un charme magique, pendant qu’une autre se perdait dans les méandres de ma mémoire à la recherche un souvenir disparu, celui d’avoir déjà vécu ces cinq jours.

- Monsieur.

Etait-ce un rêve ou la réalité ? Elle est si gentille, si douce ? Où se trouvait l’autre grange ?

- Monsieur.
- Heu pardon.
Un garçon se tenait en face de moi.
- Monsieur, la sœur veut vous causer chez Trewin.
- Quand cela ?
- Tout de suite.
Ce retour à la vie me rappela qu’il me restait une chose importante à réaliser, chose qui nécessitait le concours de la sœur.
- Bien, j’arrive.

L’entretien eut lieu dans le bureau du commerçant. Sœur Piacinth, Tréwin et Liwis étaient présents. Une agréable collation nous attendait. Un puissant feu de cheminée apportait une certaine sérénité à la pièce joliment arrangée. Nous nous installâmes autour de la table de réception, Trewin à l’une des extrémités, Liwis à sa droite, moi à sa gauche, la sœur en face afin de bien marquer ses distances. Après quelques échanges de banalités sur les actions en cours, sœur Pliacinth lança ses premiers éclairs.

- Pourriez-vous m’indiquer vos conclusions sur le carnet accusateur écrit semble-t’il par un dénommé Waldric, un chef brigand plus connu sous le triste sobriquet de « main sanglante », dont nous eûmes lecture récemment dans cette même salle.

Elle venait de frapper fort, les visages désemparés de mes deux voisins sans voix le confirmaient. Je regrettais sincèrement l’absence de Roshec. Lui aurait su retourner la situation. Devant cet embarrassant silence, la sœur s’expliqua sous le même ton acerbe.

- Sans doute ai-je omis un détail qui devrait délier certaines langues : vous deviez agir et me tenir informé des suites que vous donneriez à cette lecture commune. Or, je ne fus ni consultée, ni informée.

Le pauvre Tréwin s’enlisait dans un profond embarras qui lui scella les lèvres. Liwis qui ne possédait guère plus d’information que la sœur me jetait un regard interrogatif. Je pris donc l’initiative. Mais j’étais en peine. Je ne savais comment aborder le sujet sans trahir Trewin et obtenir la collaboration de soeur Piacinth sur mes propres interrogations. Je cherchais un catalyseur, une ancre sur laquelle je puisse verrouiller une explication plausible. Rien. Alors, je gagnais du temps.

- Merci ma sœur de votre estime à mon égard, néanmoins je suis contraint de restreindre votre engouement. Non que je rejette le titre de Maître mais je ne puis y prétendre, n’étant qu’un simple Initié. Je comprends votre déception de ne pas être informé de la suite des révélations dont mes compagnons et moi-même sommes à l’origine. J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir répondu en priorité aux exigences de Sir Trumhall concernant la création d’un centre de soin.

Je laissais la sœur répondre à mon attaque en règle. Quelques secondes de gagner pour trouver cette foutue ancre.

- Jeune Initié, je vous rappelle simplement que je partage la même préoccupation que vous, à savoir de servir au mieux les intérêts de nos concitoyens. Il ne vous est pas échappé que j’ai pris en charge la cérémonie funèbre de nos braves bûcherons, et que par la suite, je vous ai apporté mon aide pour les soins les plus urgents. Je profite de ce moment pour vous féliciter. Vous avez réalisé un excellent travail Rylan durant ces cinq jours où de nombreuses âmes furent sauvées. Que le Créateur en soit remercié. Aussi, ne vous gâchez pas en implorant quelque minable argument pour vous abstraire de vos obligations.

Une belle mise au point pour votre serviteur. Je devais calmer le jeu, avant que cet entretien finisse en conflit armé. Je me retournais vers mes voisins qui évitèrent mon regard. Je ne pus éviter de me soumettre.

- Sœur Piacinth de la Chanterie, vous avez entièrement raison. Moi, un jeune Initié du Cercle, je vous dois la vérité. Je vous présente mes excuses pour avoir transgressé à mes obligations.

A peine avais-je prononcé cette courte introduction, que je vis Trewin devenir pâle d’inquiétude et de rage. Il me fallait sortir au plus vite de ce cauchemar où mes alliés se métamorphosaient en menaçants ennemis. Cette menace m’injecta une dose d’adrénaline d’où émergea la solution à mon problème : « je n’explique pas ce qu’un mage du Cercle fout avec cette bande de bras cassés ».

- En réalité, vous possédez tous trois une partie de la vérité. N’avais-je pas émis l’hypothèse que ce carnet fort compromettant pour Trumhall fut rédigé sous l’investigation d’un esprit malin. Quoi de plus aisé que de faire écrire la pire des calomnies par un brigand de la réputation de Waldric Main Sanglante. Pour quelques pièces d’or, ce type d’individu tuerait père et mère !

J’observais mes auditeurs. Trewin se décontractait, mais je le sentais toujours sur ses gardes. L’aubergiste et la sœur écoutaient avec grande attention. Je poursuivais donc cette mélodie où vérité et mensonge se côtoyaient en harmonie.

- Mais quel est cet esprit malin ? Pourquoi sévir dans la vallée de Ruswold ? Et que faisais-je moi un Initié du Cercle, en compagnie d’une bande d’aventuriers des plus hétéroclites, dans cette même vallée ?

Et voilà, je leur servais sur un plateau ma bande de bras cassés. A entendre leur silence respectif et devant leur regard interrogateur, je reprenais confiance en moi, mon ton s’affirmait.

- Depuis deux ans, les informateurs du Cercle remontent un nombre croissant d’exactions d’Apostats, exactions de plus en plus puissantes, de plus en plus meurtrières, de plus en plus maléfiques. Mes maîtres s’en inquiétèrent. La hantise de l’existence d’une Maison concurrente au Cercle vouée au concept du « Renouveau » les incita à agir. Le scénario tend craint par nous les mages du Cercle donnait des signes de vie. Les apostats aux actions habituellement désordonnées agissaient de concert. Leur magie dépassait notre entendement. Nos savants ont entrepris des recherches livresques pour aboutir à la conclusion que les apostats dominaient des sorts disparus, connus d’anciennes civilisations dont certains chamans auraient hérité. Que le Créateur me pardonne d’exposer à des non-initiés ces propos interdits.

J’accompagnais cette dernière assertion d’une prière. La sœur dans sa grande compassion m’accompagna. Les deux autres éberlués firent quelques simagrées pour se donner bonne figure.

- Vous comprenez donc la raison de ma présence dans votre vallée ?
- Les légendes de Bréciliane ? répondit la sœur.
- Et le peuple des dalates.
- Si vous vous appuyez sur toutes les légendes de Ferelden, je crains que votre quête soit sans fin, se moqua t’elle.

Elle commençait à m’agacer avec ses remarques déplacées. Mais je gardais mon calme. Tout autre comportement aurait ruiné mon plan.

- Mes maîtres abordent le même raisonnement. Aussi, ils réagissent face à des évènements concrets. Pour votre vallée, la venue de sir Trumhall concomitante à l’attaque des brigands fut cet événement.
- Cela signifie-t’il que vos maîtres soupçonnèrent notre Bann d’être à l’origine de ces méfaits, et donc que les horreurs du carnet disent vraies ? De telles pensées sont inconvenantes et misérables. Comme oser se permettre de bafouer un tel homme ?

Je faillis lui cracher à la face : « ton petit trou du cul de Bann n’est autre qu’un minable incapable de lutter contre le charme du premier Apostat venu. Et je te rappelle, poufiasse, que parmi mes maîtres, figure un de tes grands pontes de ton ramassis de fanatiques in que compose la Chanterie à laquelle le Cercle à mon grand regret dépend ». Je fus sauvé par l’image d’Arcill qui en ressentant mon incontrôlable colère aurait posé amicalement la main sur mon épaule pour m’apaiser. Je ralentissais le rythme de ma respiration saccadée, et me concentrais sur le talent diplomatique de Roshec pour m’y fondre au mieux.

- Ma sœur, aucun soupçon dans les pensées de mes maîtres. Simplement un ensemble de troublantes circonstances qui justifièrent à leurs yeux érudits de me dépêcher sur les lieux pour vérifier que les légendes évoquées précédemment ne cachaient pas une parcelle de vérité.
- Quel rapport avec notre affaire dans ce cas ?

Quelle mégère ! Si je n’avais pas besoin d’elle, alors …

- J’y viens ma sœur. Je pris donc la route de la vallée de Ruswold. En route, je croisais une étonnante bande d’aventuriers : un nain, un alvar, deux elfes. Ce fut l’elfe dalate qui m’interpella. Eshara. Peut-être la connaissez-vous ? Peut-être l’avez-vous rencontrée récemment, elle a quitté le groupe sans aucune explication le jour de notre arrivée dans la vallée ? Car voyez-vous, je souhaiterai la rencontrer pour l’interroger sur quelques points qui me manquent pour confirmer mes hypothèses.

Je fis silence espérant une réaction. Aucune ne vint. Craignaient-ils les dalates ? Pourquoi ? Quoiqu’il en soit, je fus déçu. Je poursuivis mon histoire.

- Je les suivais, d’autant que comme vous l’entendez, nous prenions la même direction. Je compris à Lothering qu’ils partaient rejoindre le Bann Trumhall en quête de missionnaires. Je profitais d’une fausse rencontre inopportune dans une auberge pour m’associer à leur groupe. La compagnie d’un mage est souvent recherchée et bien monnayée par des aventuriers, sauf pour Roshec qui ne se gêna pas pour m’escroquer.

- Ca m’étonne pas ! intervint Trewin.
- Pardonnez-moi, poursuivez Rylan, je vous prie.
- C’est donc en compagnie de quatre aventuriers que je rencontrais pour la première fois sir Trumhall. C’est ce jour-là que j’eus la conviction de la conspiration d’un apostat.
- Commente cela ? demanda la sœur.
- Trois aventuriers nous suivirent. Il s’agissait de ceux qui sont restés auprès du Bann durant notre mission, ceux qui devaient nous remplacer si nous échouions. J’avais parfaitement identifié un apostat parmi les trois compères. Bien entendu je m’attendais à une tentative d’assassinat contre ma personne. Il n’en pouvait être autrement. Je représentais un réel danger pour cet imposteur. C’est ainsi qu’une embuscade nous attendait sur le chemin qui nous menait aux camps des brigands. Le Créateur m’a donné un don précieux : celui de la lecture onirique. Mes rêves m’avaient susurré quand et où aurait lieu le piège tendu contre nous. Le piège se referma donc sur ceux qui l’avaient posé.

- Que ces brigands rejoignent le monde des ténèbres s’emballa Liwis.
- Je comprends votre douleur Liwis, intervint la sœur. Mais rassurez-vous. Avec les hommes du Bann, nous avons retrouvé ces corps et ceux de leurs compagnons du camp de Waldric. Sachez que pour chaque souffrance qu’ils nous ont infligée, j’ai veillé personnellement que leurs âmes en subissent cent fois plus.

Mon histoire prenait forme dans les esprits de chacun.

- La suite, vous la connaissez. Roshec vous l’a conté maintes fois, avec beaucoup d’emphase, je vous l’accorde. A la vue du carnet, j’avais compris la finalité. Le Bann condamné, les habitants de Logerswold n’avaient plus d’autre issue que celle d’abandonner leur village pour tenter une nouvelle vie ailleurs. Un village libre proche de Bricéliane et de ses secrets. Un campement idéal au pied d’une source de puissantes et mystérieuses magies aux services le leur démoniaque ambition, pour nourrir le « Renouveau », pour condamner Férelden. Voyant son plan échoué, l’apostat imagina une parade. Il s’empara de l’esprit de Mabari du Bann, avec lequel il essaya une nouvelle fois de m’assassiner avant que je révèle toute l’affaire à mes maîtres du Cercle.
- Le mabari ; comme est-ce possible ? interrogea la sœur.
- Avec cela.

Je jetais le collier du molosse sur la table, à portée de la religieuse. Au moment où celle-ci tendit sa main pour s’en emparer, j’hurlais :

- Ne le touchez pas !

Surprise, elle eut un geste de recul.

- Comment cela, il ne s’agit que du collier du mabari de sir Trumhall.
- Une parfaite imitation, vous voulez dire. Regarder, sans le toucher, les étranges petits symboles qui y sont gravés comme ceux d’un artefact.

Les trois personnage s’approchèrent avec prudence pour constater mes dires. Je fus rassuré que ma comédie ait fonctionné.

- Bien Mage Rylan. Que comptez-vous faire maintenant s’inquiétât la sœur.
- Rédiger mon rapport et le remettre à mes maîtres. Mais, il me reste des informations à collecter ; il me manque des preuves pour prouver l’absence d’implication de Sir Trumhall. Pour cela il faudrait que je démontre que le collier corresponde réellement à un artefact de magie interdite, démontrant ainsi la perversion d’apostat.
-Très bien Rylan, allons chez moi, me proposa sœur Piacinth.

Je reprenais le collier, et suivis la sœur en laissant Trewin et Liwis paralysés de stupeur.

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La sœur fit le voyage jusqu'à l'Église en silence avec le mage sur ces talons. D'un geste brusque elle avait fait signe à Rylan de prendre le collier. Pliacinth amena le mage dans sa cellule au fond et à droite de l'église. Elle indiqua au mage de poser le collier sur une table après l'avoir recouvert d'un drap de velours. Le collier fabriqué à partir de disques de cuivre ayant verdi avec l'age semblait venu d'un autre age. Un pictogramme en forme de dent de chien était gravé sur chaque disque mais le plus étrange était le crochet sur la face intérieur du disque qui devait écorcher le coup du chien lorsqu'il le portait. Le mage sentait la magie à chaque fois qu'il touchait l'objet en revanche la manière utiliser son mana pour provoquer un quelconque effet échappait au mage. Pliacinth servit un verre de vin aigrelet au mage qui n'osa pas le refuser. Tandis que Rylan buvait à petites gorgées le vin, la sœur s'était rendu dans l'autre aile qui servait de bibliothèque. Le mage l'avait aperçu en passant et elle semblait bien maigre. Pliacinth revint avec un ensemble de manuscrits quelle posa à côté du collier. Elle indiqua à Rylan ce qu'il devait lire. Il s'agissait d'un texte écrit par un marchand venu d'un lointain pays au nord et qui faisait état de sa rencontre avec un énorme molosse alors qu'il s'était égaré dans la forêt de Brécilianne. Il avait fui et s'était assommé en tombant dans un ravin L'homme devait divaguer car il parlait d'un vieil ermite qui l'avait soigné et qui portait un étrange collier de cuivre. Pliacinth indiqua au mage, que cette histoire était connue dans la région même si son contenu variait parfois. Le mage était déçu car visiblement la sœur n'était pas en mesure de l'aider à comprendre les principes de ce collier. En revanche, le texte du marchand faisait état de sa rencontre lors de ces voyages avec des humains capables de parler aux esprits ou maitrisant un savoir ancestral, en général ils vivent retirés du monde ou au milieu de tribus de barbares.

- Cette chose est maléfique, vous en conviendrez Rylan. Détruisez-la et ne parlons jamais plus de cette histoire. La sœur se leva, elle semblait exaltée. Le bann est un homme pieux, il saura soutenir la Chantrie dans cette vallée trop proche des sources impures. Rien ne doit le détourner de sa mission.

Rylan se leva à son tour. Il hésitait. Plusieurs options s'offraient à lui.

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Le mage regardait la soeur qui avait adopté une pose contemplative adressant une prière muette au Créateur. Il ramassa le collier promptement, salua la jeune femme et commença à se diriger vers la sortie. Après quelques pas il se retourna et demanda à Pliacienth où elle pensait que le mage pouvait trouver des informations sur le collier ou les propos du marchand. Dans un souffle, elle indiqua la petite bibliothèque de la Chantrie à la Porte du Sud.

Le mage regagna la alehouse où il séjournait. Malgré lui ses camarades lui manquaient. Son village aussi. Malgré lui. Après 2 jours à interroger les villageois sur les agissements du mabari et des étrangers venus ces derniers temps, Rylan se dit qu'il avait fait le maximum. Peu de villageois connaissaient les dalates et tous étaient d'accord qu'ils valaient mieux les éviter à part quelques individus ou quelques clans plus enclins au commerce ou au divertissement. Lorsque Trewin indiqua qu'un convoi de chariots allaient vers l'ouest pour y vendre du bois dans les bannorns, le mage y vit un signe du destin et décida de profiter de l'occasion et voyager avec les 4 hommes du villages au moins jusqu'à Porte du Sud. Le voyage fut monotone avec des bucherons taciturnes même s'ils tenaient le mage pour une sorte de héros.

Rylan décida de passer le temps qu'il faudrait à Porte du Sud. L'église était grande et bien fournie en livres mais peu de choses sur ce qui intéressait le mage. Après plusieurs jours, le mage trouva la trace un livre obscur parlant à demi-mot d'une magie ancienne liée à des pratiques issues de l'époque où les tribus n'adoraient pas le créateur. Ces anciens utilisaient toutes sortes de fétiches pour se transformer ou pour créer potions et onguents. Les mages du Cercle réfutaient la réalité de ces pratiques. A voir. En tout cas Rylan était sur de 2 choses : seuls d'obscures tribus humaines vivant dans des endroits reculés pouvaient encore pratiquer cette magie et qu'il manquait au mage une "clef" pour imprégner le collier de son mana.

Le hasard est dans les mains du Créateur. Alors qu'il sortait de la Chantrie et qu'il se rendait à son auberge, il vit une jeune femme souple comme une liane rosser un type qui avait lui avait visiblement manquer de respect.
- Eshara cria le mage.
Le type en profita pour s'échapper alors que l'elfe surprise s'était retourné. Elle laissa l'homme partir en riant.
- Salut mon petit gars.

L'elfe expliqua qu'elle n'avait trouver aucune trace de son clan et qu'elle avait décidé de revenir vers Porte du Sud pour aller interroger un camp de dalates vivant dans la forêt plus au sud. Mais ces derniers n'avait pas de nouvelles. Eshara commençait à se demander si quelque chose de grave n'était pas arrivé à sa famille, mais l'insouciance de l'elfe avait repris le dessus. Elle demanda des nouvelles du groupe et fut sincèrement épatée lorsque le mage lui raconta leur aventures. Rylan vit même une forme de respect dans les yeux de l'elfe.

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Eshara sourit pour une fois sans malice. Elle remercie le mage et le jeune homme n'y perçu aucun sarcasme. Eshara ne savait plus où chercher aussi elle avait un autre plan. Retrouver un groupe de pitres itinérant qui en cette saison avait du commencer à prendre la route. Ces amuseurs étaient des dalates de son clan qui avait choisit une autre voie que le nomadisme des elfes. Encore que, à parcourir les routes. Elle proposa au mage de faire route ensemble au moins jusqu'à Lothering, là quelque saurait peut-être quelque chose.

Rylan eu un doute lorsque la jeune elfe se mit à jouer avec le collier, en imaginant pouvoir le mettre autour du coup du mage. Le regard sévère de Rylan la dissuada.
- Non mon petit ce n'est pas elfique et nous autres dalates n'avont pas de chamans. Elle secoua la tête d'un air dépité
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- Ouais, je vois ce que tu veux dire. Moi je sais que les tribus de barbares puants qui vivent au sud dans les Terres Sauvages de Korkari ont des lanceurs de sorts plutôt rustiques, un truc comme des chamans.
Le mage restait pensif. Les étendues sauvages s'étalaient dans tout le sud du royaume et leur réputation était pour le moins mauvaise.

A Lothering, le mage put s'offrir une belle auberge. Eshara bu plus que de raison et se laissa aller à quelques confidences incompréhensibles pour l'humain. Elle esquissa le drame qu'elle avait vécu avec les hommes loups, torturée et violée. Puis elle secoua de manière inattendue Rylan. Elle lui expliqua que les humains étaient compliqués et stupide. Il avait ressenti du désir pour une femelle de son espèce et c'était normal. Il devrait aussi se soulager plus souvent sinon il deviendrait fou ou aigri. Un geste explicite lui fit comprendre ce que suggérait la jeune elfe. Le mage rougit et se hâta de changer de conversation. Plutard seul dans sa chambre, il se demanda si au final l'approche la plus simple n'était pas la plus normale. A étudier.

Eshara ne semblait trop savoir où aller et c'est la tête lourde des libations de la veille qu'elle prit la route de l'ouest en direction de Malgranne. Visiblement la jeune elfe avait décidé de suivre Rylan. Quand on sait pas par où commencé il faut se fier aux signes

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Sur la route qui mène à Malgranne, Eshara s'amusa à ridiculiser le mage en le menant chasser. Mais elle fut surpris par sa discrétion, et une habilité non feinte. Après quelques séances, le mage devint un compagnon de chasse qui possédait une certaine efficacité dans ses déplacements à travers les obstacles naturelles : un bon rabatteur de gibier.

Durant ce voyage, par échange de confidences une profonde amitié se forma entre ce couple hétéroclite. Certes, l'elfe restait elfe, l'homme restait homme, mais des évènements semblables, tristes et douloureux avaient traversées leur vie disjointe créant un lien de compréhension et de compassion.

De cette union amicale, Rylan ressentit que l'apparence désinvolture d'Eshara, n'était autre qu'une protection psychologique qui dressait un rempart face un sentiment d'un grand désarroi. Percé cette muraille ne fut pas immédiat. mais depuis que ce qu'elle masquait se révélait à son esprit, il connut une facilité à percevoir les sentiments d'autrui. C'est ainsi qu'il déjoua la ruse d'un faux mendiant qui tenta de les voler alors qu'il les implorait de leur céder quelques miettes de nourriture.

lundi 14 mars 2011

[Dragon Age] Intersession 7/8 (2)

Autobiographie de Rylan


Les deux hommes me précédaient de quelques pas. Ils tenaient une discrète conversation dont je perçus quelques mots émanant de Trewin : « nain, escroc, Roshek, arriviste, opportuniste, meneur, manipulateur, menteur, fabulateur, voleur » et bien d’autres vocables proches de la vérité. J’accélérais mes pas le plus innocemment du monde enfin de prêter une oreille discrète à cet échange pour en obtenir une meilleure perception.
- … ce sauvage qui a failli vous tuer. Seul le mage au caractère épouvantable mérite malgré tout le respect : le pot aux roses nous lui devons. Néanmoins, sauf à dire qu’il est dérangé, je n’explique pas ce qu’un mage du Cercle fout avec cette bande de bras cassés.
Je compris que nous n’avions pas laissé à ce brave commerçant, une véritable image de héros. J’imaginais que les manœuvres vénales de Roshek y contribuaient fortement.
- Trewin, détendez-vous, Je comprends que ces dernières épreuves vous ont naturellement bouleversé. Mais ne nous égarons pas. Certes, nos aventuriers montrent parfois une attitude désinvolte forte intéressée, mais n’oublions pas que nous leur devons le dénouement de cette impitoyable machination. Le plus réprimandable dans ces circonstances, est votre Bann dont vous avez donné votre confiance à laquelle il n’a pas su répondre. Si une personne doit être bannie, Trewin, c’est moi ! Et non l’Alvar qui a su porter l’arme contre moi au moment opportun pour m’interdire de commettre le pire, ni le nain qui, quoi qu’on en dise, a conduit son équipée vers la victoire, ni l’elfe dont j’ai pu mesurer la combativité il y a moins d’une heure, et encore moins le mage.
Trewin accéléra le pas. Mal à l’aise, il se pressait de rejoindre Logerswold où il restait tant à faire. Le Bann conscient du désarroi dans lequel Trewin sombrait, partagea ses convictions .
- Nous avons à reconstruire la vallée, redonner de l’espoir aux infortunés sinistrés. Pour cela, il me faut obtenir leur confiance, et la vôtre Trewin. Aussi, au regard de ces derniers funestes évènements, je vais solliciter une nouvelle élection.
- Mais … tenta de l’interrompre le commerçant désappointé.
- Je n’ai pas terminé Trewin !
L’intéressé bougonna, signe d’asservissement.
- Je solliciterai dans les quelques jours à venir, une nouvelle élection pour m’assurer de la confiance de mes concitoyens. S’ils me soutiennent à nouveau, je jure devant le Créateur que nous redonnerons une nouvelle vie à la vallée de Ruswold. Je dis nous, Trewin, car, je vous nommerai à mes cotés comme conseiller économique.
Je ne regrettais plus d’avoir écouté l’avis d’Arcill d’épargner Sir Trumhall. L’homme s’avérait un vrai meneur, un bon gestionnaire et un fin politique. Sans conteste, il sera réélu. Remettre son titre en jeu devant des circonstances aussi difficiles, ne pouvait que séduire la population. Se mettre Trewin à ses cotés, sans doute l’homme le plus populaire de Logerswold, lui apporterait une garantie supplémentaire. Quel opposant se présentera contre sir Trumhall ? sir Valdur Krole ? Certainement pas, cet imbécile rétrograde s’était montré incapable de saisir l’opportunité que je lui avais présentée.

Lorsque nous arrivâmes au village, Sir Trumhall tint parole. Il prit la direction de la taverne du Signe de l'Arbre Étendu, en ressortit avec une petite table ronde qu’il posa au milieu de la rue principale. Après avoir vérifier sa stabilité, il se dressa dessus. Ses soudains et surprenants préparatifs avaient propulsé une rumeur à travers tout le village. Les nombreux curieux s’agglutinèrent tour autour de l’estrade improvisée. Ainsi, le Ban ne dû attendre guère longtemps avant de haranguer la foule.
- Citoyens de Logerswold, voilà un an que je suis parmi vous. Voilà un an que vous connaissez un grand malheur. Je vous avais promis d’arrêter le fléau conduit par cette horde d’horribles brigands qui a dévasté notre vallée. Nous y sommes, mais au terme d’une année. Je dois même concéder que sans la miraculeuse intervention de nos quatre héros, à ce jour le fléau poursuivrait sa route. Une étape vient d’être franchie. Elle vous a coûté un lourd tribut. Une nouvelle aventure s’ouvre devant nous : celle de la reconstruction. Autorisez-moi à prendre les premières mesures.
Il se tourna vers sœur Pliacinth qui n’avait pas hésité à bousculer les uns et les autres pour être au premier rang.
- Ma sœur, je vous charge d’organiser l’inhumation des bûcherons atrocement assassinés dans leur campement. Faites une cérémonie digne de leur courage et abnégations. Qu’une plaque soit dressée à leur mémoire.
La sœur s’inclina pour exprimer son entendement. Le Bann posa alors une main sur la tête perturbée de Trewin qui se trouvait juste à ses cotés au bord de la table.
- Monsieur Trewin, nous vous devons une infinie reconnaissance. Qui aurait comme vous, instantanément, sans la moindre réserve, utilisé sa demeure pour établir un centre d’accueil pour les plus désœuvrés ?  Qui ?
Cette dernière question, il l‘adressa à la foule qui répondit sous par une sincère acclamation à arracher quelques larmes au principal intéressé.
-  Vous aurez encore à donner de votre personne Trewin. Je sais compter sur votre engagement. Faites le recensement des dégâts matériels et pertes humaines, bilan qui nous servira de base pour élaborer ensemble le plan de reconstruction.
Puis, ce fut à mon tour d’avoir droit à une instruction.
- Mage Rylan, vous vous êtes proposé à apporter des soins. Un tâche lourde vous attend. Nous, les citoyens de Logerswold, nous vous en sommes hautement reconnaissant. Choisissez un bâtiment libre, le mauvais sort fait que nous en possédons en trop grand nombre. Prenez quelques braves avec vous si nécessaires, et aménagez une salle pour effectuer votre médecine dans les meilleures conditions.
Le Bann prit un air solennel et laissa planer un silence annonciateur d’un grand événement.
- Citoyens de Logerswold, lorsque nous aurons réalisé ces premières urgences, je vous exposerai les actions et les efforts que j’estimerai indispensables à notre communauté pour qu’elle retrouve la prospérité dont les derniers évènements vous ont privée. Mais pour conduire cette entreprise, je dois avoir votre confiance. Or, je saurai entendre que je ne la mérite pas. Un an pour en arrivée là, dressé sur une table, à vous proposer une reconstruction d’une destruction que, malgré tous mes efforts, mes sacrifices, ma volonté, je ne suis pas parvenu à éviter, à vous éviter. Aussi, je vais organiser un vote qui aura lieu ici même dans quelques jours, le temps que je puisse vous présenter mes intentions. De ce vote, vous choisirez si vous souhaitez poursuivre sous mon autorité, ou sous celle de tout autre qui se présentera. Je vous le dois, je me le dois.
Un brouillard de silence enveloppa la foule atterrée. Seule la soeur parvint à échapper à la torpeur générale. Brisant le protocole, pleine d’énergie, elle monta sur la table au coté de sir Trumhall. De la puissance de sa voix, elle chassa l’ombre de stupeur qui recouvrait le village.
- Pourquoi attendre ? Ce vote, faisons le maintenant. Que ceux qui gardent confiance en Sir Trumhall, lève le bras.
Elle s’empressa de donner l’exemple d’un geste démonstratif qui ne laissait aucun doute sur ce que chacun devait faire. Sir Trumhall fut cerné en un instant d’une forêt de bras dressés vers les cieux.
- Devant la volonté des habitants de Logerswold ici présents, exprimée sous un vote à main levée, moi sœur Pliacinth de la Chantrie, je puis confirmer que Sir Trumhall conserve son titre de Bann de la vallée de Ruswold.
Une vague d’applaudissements accompagna cette brève déclaration. Une seule ombre au tableau passa inaperçue. Trewin avait certes suivi le mouvement, mais timidement, sans grand enthousiasme. Cette histoire l’avait passablement marqué.

A ma grande surprise, je ne rencontrais aucune difficulté à répondre aux instructions du Bann. Je choisis une grange abandonnée en bon état. Avec l’aide de deux fermiers, j’aménageais sans aucune hésitation ce bâtiment en centre de soin avec des lits de paille pour les patients, une salle d’opération protégée de rideaux, une autre où ranger le matériel médical sous la surveillance d’une jeune veuve à la silhouette agréable entachée toutefois par une démarche boiteuse. Défaut de naissance. Elle portait une robe simple et de bon goût aux dominantes vertes et jaunes : « vert et jaune, la forêt et le soleil : la vie. Quelles autres couleurs pour ce lieu ? Je ne nomme Laïa. Vous avez sauvé mon père le jour de votre arrivée. Alors je viens vous en remercier. Je suis couturière. Je pourrais vous préparer des bandages. Peut-être recoudre des plaies si vous me montrez ». Je lui montrais. J’appréciais sa proximité, le contact furtif de nos mains. Un étrange sentiment m’envahit, déroutant, inexplicable, sorte d’extase comme le procurait la consommation de lyrium. A ce propos, Sœur Pliacinth contribua au succès de ma mission malgré son refus catégorique d’user de lyrium pour fabriquer des potions médicinales. Je remplaçais celles-ci par quelques bouteilles d’alcool, potion sensiblement moins efficace, que Liwis eut l’obligeance de me céder de sa réserve de liqueur frelatée et totalement inconsommable. La sœur avait mandaté un homme d’age mûr, Whinere, couvreur de profession, afin qu’il fabrique les attelles dont j’aurais besoin. Je fus surpris de son initiative, mais j’en compris rapidement la pertinence. L’homme était un véritable artiste, avec un coté étrange. Le troisième jour, Whinere se rendit à la Grange aux Soins, ainsi je l’avais baptisée, apporter un appareillage complexe destiné à un patient aux multiples fractures dont je venais de pratiquer une épuisante et difficile intervention. Laïa et moi-même lui appliquions des bandages nécessaires avant la pose de l’attelle. Comme nous en avions pris l’accoutumance, nos corps furent très proches, sans doute plus que nécessaire. Les bandages terminés, je livrais à Whinere des consignes de précaution devant l’état de grande faiblesse du blessé avant de le laisser placer son œuvre. A peine avais-je fais quelque pas, que j’entendis notre prothésiste amateur rire aux éclats. Cela me contraria, aussi je me retournais pour le morigéner. Mais, quelle fut ma surprise lorsque je vis Laïa avec ses fines joues, habituellement nappées d’une blancheur mélancolique, devenues écarlates, traiter son interlocuteur d’imbécile. J’ignorais qu’il soit possible de rire ou de vilipender en pratiquant des soins dont la vie d’un homme dépendait. Parfois, la nature humaine m’échappait.

Texte de Marcapuce

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Le nain, l'elfe et l'alvar arrivèrent vite à la conclusion que le mage humain souhaitait rester encore quelque temps à Logerswold pour y accomplir sa mission médicale. Les trois aventuriers se mirent d'accord sur le fait qu'il était temps pour eux de rentrer à Malgranne et de s'assurer que le village avait entamé sa phase de reconstruction. Arcill indiqua en la présence du mage que la route vers l'ouest semblait sure mais lorsque Rylan prendrait la route pour retourner à son village natal, il serait bon qu'il ne voyagea pas seul. Le mage eut un regard hautain aussi le jeune homme n'insista pas.

Dans les jours qui suivirent, les trois comparses prirent la route de l'ouest, la mule chargée de bien divers et variés. Les chevaux récupérés auprès des bandits leur rendaient la route plus facile ou plus difficile selon l'aisance de chacun à cheval. Après un court séjour à South Gate, le groupe arriva sans encombre  au village de Lothering. Le soir, Roshek rechercha le nain qui avait essayé de leur vendre la carte menant à une propriété plus loin au sud, mais il semblait que le nain malade avait disparu suite à une nouvelle altercation avec un mercenaire.

A la fin du mois de Drakonis, les trois compagnons arrivèrent sans encombre à Malgranne. Le village n'avait pas beaucoup changé depuis leur départ, un peu moins d'un mois plutôt. La reconstruction des maisons détruites par les flammes avançaient lentement mais quelques nouveaux arrivants permettaient de repeupler quelque peu le village.


Roshek s'enquit auprès de Malld son gérant de l'état des finances. Elles s'avéraient plutôt bonnes compte-tenu des circonstances. Il avait augmenter les prix juste ce qu'il faut pour gagner de la marge mais sans réduire à néant les espoirs et les finances des villageois. Le jeune Kirk servait de coursier et l'adolescent avait muri. Il fit grise mine lorsque les 3 aventuriers revinrent sans Eshara. Lompois, le bourgmestre avait aussi repris de l'assurance et fit un accueil très froid à Roshek et ses compagnons. Soeur Eoni montra de l'inquiétude devant l'absence du mage, mais elle fut rassuré lorsque Arcill expliqua qu'il avait décidé de rester quelque temps dans l'est pour soigner malade et souffrant.

Les semaines passèrent. Le mois de Cloudreach semblait interminable et pluvieux. L'abondance des précipitations eurent pour effet de retarder les semailles et même de gâter les graines. La situation allait devenir difficile pour les habitants de Malgranne, d'autant plus que Lompois n'avait pas pris de disposition pour économiser les céréales récoltées avant l'hiver.

Arcill commençait à trouver le temps long et l'inaction le pesait. Il vivait dans dans la maison du mage et passait son temps à aider à la reconstruction. Falos profitait de la moindre occasion pour quitter Malgranne et accompagner le jeu Kirk dans la campagne aux alentours pour chasser ou pêcher. Le jeune  homme ne voyait plus l'elfe comme un rival mais comme un compagnon de malheur suite au départ de la belle elfe. Roshek avait fini par remettre de l'ordre dans les affaires de ses parents et se demandait comment il allait utiliser tout l'argent gagné dans l'est.