Campagne

samedi 19 mars 2011

[Dragon Age] Intersession 7/8 (3)

Au cinquième jour, il ne restait que quatre villageois en phase de soin. Encore deux jours, et la grange retrouvait son usage initial. Je m’accordais un instant de repos, à fixer Laïa remplacer les pansements de nos derniers malades. Une part de mon esprit restait fixer sur cette jeune femme, comme hypnotisée par un charme magique, pendant qu’une autre se perdait dans les méandres de ma mémoire à la recherche un souvenir disparu, celui d’avoir déjà vécu ces cinq jours.

- Monsieur.

Etait-ce un rêve ou la réalité ? Elle est si gentille, si douce ? Où se trouvait l’autre grange ?

- Monsieur.
- Heu pardon.
Un garçon se tenait en face de moi.
- Monsieur, la sœur veut vous causer chez Trewin.
- Quand cela ?
- Tout de suite.
Ce retour à la vie me rappela qu’il me restait une chose importante à réaliser, chose qui nécessitait le concours de la sœur.
- Bien, j’arrive.

L’entretien eut lieu dans le bureau du commerçant. Sœur Piacinth, Tréwin et Liwis étaient présents. Une agréable collation nous attendait. Un puissant feu de cheminée apportait une certaine sérénité à la pièce joliment arrangée. Nous nous installâmes autour de la table de réception, Trewin à l’une des extrémités, Liwis à sa droite, moi à sa gauche, la sœur en face afin de bien marquer ses distances. Après quelques échanges de banalités sur les actions en cours, sœur Pliacinth lança ses premiers éclairs.

- Pourriez-vous m’indiquer vos conclusions sur le carnet accusateur écrit semble-t’il par un dénommé Waldric, un chef brigand plus connu sous le triste sobriquet de « main sanglante », dont nous eûmes lecture récemment dans cette même salle.

Elle venait de frapper fort, les visages désemparés de mes deux voisins sans voix le confirmaient. Je regrettais sincèrement l’absence de Roshec. Lui aurait su retourner la situation. Devant cet embarrassant silence, la sœur s’expliqua sous le même ton acerbe.

- Sans doute ai-je omis un détail qui devrait délier certaines langues : vous deviez agir et me tenir informé des suites que vous donneriez à cette lecture commune. Or, je ne fus ni consultée, ni informée.

Le pauvre Tréwin s’enlisait dans un profond embarras qui lui scella les lèvres. Liwis qui ne possédait guère plus d’information que la sœur me jetait un regard interrogatif. Je pris donc l’initiative. Mais j’étais en peine. Je ne savais comment aborder le sujet sans trahir Trewin et obtenir la collaboration de soeur Piacinth sur mes propres interrogations. Je cherchais un catalyseur, une ancre sur laquelle je puisse verrouiller une explication plausible. Rien. Alors, je gagnais du temps.

- Merci ma sœur de votre estime à mon égard, néanmoins je suis contraint de restreindre votre engouement. Non que je rejette le titre de Maître mais je ne puis y prétendre, n’étant qu’un simple Initié. Je comprends votre déception de ne pas être informé de la suite des révélations dont mes compagnons et moi-même sommes à l’origine. J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir répondu en priorité aux exigences de Sir Trumhall concernant la création d’un centre de soin.

Je laissais la sœur répondre à mon attaque en règle. Quelques secondes de gagner pour trouver cette foutue ancre.

- Jeune Initié, je vous rappelle simplement que je partage la même préoccupation que vous, à savoir de servir au mieux les intérêts de nos concitoyens. Il ne vous est pas échappé que j’ai pris en charge la cérémonie funèbre de nos braves bûcherons, et que par la suite, je vous ai apporté mon aide pour les soins les plus urgents. Je profite de ce moment pour vous féliciter. Vous avez réalisé un excellent travail Rylan durant ces cinq jours où de nombreuses âmes furent sauvées. Que le Créateur en soit remercié. Aussi, ne vous gâchez pas en implorant quelque minable argument pour vous abstraire de vos obligations.

Une belle mise au point pour votre serviteur. Je devais calmer le jeu, avant que cet entretien finisse en conflit armé. Je me retournais vers mes voisins qui évitèrent mon regard. Je ne pus éviter de me soumettre.

- Sœur Piacinth de la Chanterie, vous avez entièrement raison. Moi, un jeune Initié du Cercle, je vous dois la vérité. Je vous présente mes excuses pour avoir transgressé à mes obligations.

A peine avais-je prononcé cette courte introduction, que je vis Trewin devenir pâle d’inquiétude et de rage. Il me fallait sortir au plus vite de ce cauchemar où mes alliés se métamorphosaient en menaçants ennemis. Cette menace m’injecta une dose d’adrénaline d’où émergea la solution à mon problème : « je n’explique pas ce qu’un mage du Cercle fout avec cette bande de bras cassés ».

- En réalité, vous possédez tous trois une partie de la vérité. N’avais-je pas émis l’hypothèse que ce carnet fort compromettant pour Trumhall fut rédigé sous l’investigation d’un esprit malin. Quoi de plus aisé que de faire écrire la pire des calomnies par un brigand de la réputation de Waldric Main Sanglante. Pour quelques pièces d’or, ce type d’individu tuerait père et mère !

J’observais mes auditeurs. Trewin se décontractait, mais je le sentais toujours sur ses gardes. L’aubergiste et la sœur écoutaient avec grande attention. Je poursuivais donc cette mélodie où vérité et mensonge se côtoyaient en harmonie.

- Mais quel est cet esprit malin ? Pourquoi sévir dans la vallée de Ruswold ? Et que faisais-je moi un Initié du Cercle, en compagnie d’une bande d’aventuriers des plus hétéroclites, dans cette même vallée ?

Et voilà, je leur servais sur un plateau ma bande de bras cassés. A entendre leur silence respectif et devant leur regard interrogateur, je reprenais confiance en moi, mon ton s’affirmait.

- Depuis deux ans, les informateurs du Cercle remontent un nombre croissant d’exactions d’Apostats, exactions de plus en plus puissantes, de plus en plus meurtrières, de plus en plus maléfiques. Mes maîtres s’en inquiétèrent. La hantise de l’existence d’une Maison concurrente au Cercle vouée au concept du « Renouveau » les incita à agir. Le scénario tend craint par nous les mages du Cercle donnait des signes de vie. Les apostats aux actions habituellement désordonnées agissaient de concert. Leur magie dépassait notre entendement. Nos savants ont entrepris des recherches livresques pour aboutir à la conclusion que les apostats dominaient des sorts disparus, connus d’anciennes civilisations dont certains chamans auraient hérité. Que le Créateur me pardonne d’exposer à des non-initiés ces propos interdits.

J’accompagnais cette dernière assertion d’une prière. La sœur dans sa grande compassion m’accompagna. Les deux autres éberlués firent quelques simagrées pour se donner bonne figure.

- Vous comprenez donc la raison de ma présence dans votre vallée ?
- Les légendes de Bréciliane ? répondit la sœur.
- Et le peuple des dalates.
- Si vous vous appuyez sur toutes les légendes de Ferelden, je crains que votre quête soit sans fin, se moqua t’elle.

Elle commençait à m’agacer avec ses remarques déplacées. Mais je gardais mon calme. Tout autre comportement aurait ruiné mon plan.

- Mes maîtres abordent le même raisonnement. Aussi, ils réagissent face à des évènements concrets. Pour votre vallée, la venue de sir Trumhall concomitante à l’attaque des brigands fut cet événement.
- Cela signifie-t’il que vos maîtres soupçonnèrent notre Bann d’être à l’origine de ces méfaits, et donc que les horreurs du carnet disent vraies ? De telles pensées sont inconvenantes et misérables. Comme oser se permettre de bafouer un tel homme ?

Je faillis lui cracher à la face : « ton petit trou du cul de Bann n’est autre qu’un minable incapable de lutter contre le charme du premier Apostat venu. Et je te rappelle, poufiasse, que parmi mes maîtres, figure un de tes grands pontes de ton ramassis de fanatiques in que compose la Chanterie à laquelle le Cercle à mon grand regret dépend ». Je fus sauvé par l’image d’Arcill qui en ressentant mon incontrôlable colère aurait posé amicalement la main sur mon épaule pour m’apaiser. Je ralentissais le rythme de ma respiration saccadée, et me concentrais sur le talent diplomatique de Roshec pour m’y fondre au mieux.

- Ma sœur, aucun soupçon dans les pensées de mes maîtres. Simplement un ensemble de troublantes circonstances qui justifièrent à leurs yeux érudits de me dépêcher sur les lieux pour vérifier que les légendes évoquées précédemment ne cachaient pas une parcelle de vérité.
- Quel rapport avec notre affaire dans ce cas ?

Quelle mégère ! Si je n’avais pas besoin d’elle, alors …

- J’y viens ma sœur. Je pris donc la route de la vallée de Ruswold. En route, je croisais une étonnante bande d’aventuriers : un nain, un alvar, deux elfes. Ce fut l’elfe dalate qui m’interpella. Eshara. Peut-être la connaissez-vous ? Peut-être l’avez-vous rencontrée récemment, elle a quitté le groupe sans aucune explication le jour de notre arrivée dans la vallée ? Car voyez-vous, je souhaiterai la rencontrer pour l’interroger sur quelques points qui me manquent pour confirmer mes hypothèses.

Je fis silence espérant une réaction. Aucune ne vint. Craignaient-ils les dalates ? Pourquoi ? Quoiqu’il en soit, je fus déçu. Je poursuivis mon histoire.

- Je les suivais, d’autant que comme vous l’entendez, nous prenions la même direction. Je compris à Lothering qu’ils partaient rejoindre le Bann Trumhall en quête de missionnaires. Je profitais d’une fausse rencontre inopportune dans une auberge pour m’associer à leur groupe. La compagnie d’un mage est souvent recherchée et bien monnayée par des aventuriers, sauf pour Roshec qui ne se gêna pas pour m’escroquer.

- Ca m’étonne pas ! intervint Trewin.
- Pardonnez-moi, poursuivez Rylan, je vous prie.
- C’est donc en compagnie de quatre aventuriers que je rencontrais pour la première fois sir Trumhall. C’est ce jour-là que j’eus la conviction de la conspiration d’un apostat.
- Commente cela ? demanda la sœur.
- Trois aventuriers nous suivirent. Il s’agissait de ceux qui sont restés auprès du Bann durant notre mission, ceux qui devaient nous remplacer si nous échouions. J’avais parfaitement identifié un apostat parmi les trois compères. Bien entendu je m’attendais à une tentative d’assassinat contre ma personne. Il n’en pouvait être autrement. Je représentais un réel danger pour cet imposteur. C’est ainsi qu’une embuscade nous attendait sur le chemin qui nous menait aux camps des brigands. Le Créateur m’a donné un don précieux : celui de la lecture onirique. Mes rêves m’avaient susurré quand et où aurait lieu le piège tendu contre nous. Le piège se referma donc sur ceux qui l’avaient posé.

- Que ces brigands rejoignent le monde des ténèbres s’emballa Liwis.
- Je comprends votre douleur Liwis, intervint la sœur. Mais rassurez-vous. Avec les hommes du Bann, nous avons retrouvé ces corps et ceux de leurs compagnons du camp de Waldric. Sachez que pour chaque souffrance qu’ils nous ont infligée, j’ai veillé personnellement que leurs âmes en subissent cent fois plus.

Mon histoire prenait forme dans les esprits de chacun.

- La suite, vous la connaissez. Roshec vous l’a conté maintes fois, avec beaucoup d’emphase, je vous l’accorde. A la vue du carnet, j’avais compris la finalité. Le Bann condamné, les habitants de Logerswold n’avaient plus d’autre issue que celle d’abandonner leur village pour tenter une nouvelle vie ailleurs. Un village libre proche de Bricéliane et de ses secrets. Un campement idéal au pied d’une source de puissantes et mystérieuses magies aux services le leur démoniaque ambition, pour nourrir le « Renouveau », pour condamner Férelden. Voyant son plan échoué, l’apostat imagina une parade. Il s’empara de l’esprit de Mabari du Bann, avec lequel il essaya une nouvelle fois de m’assassiner avant que je révèle toute l’affaire à mes maîtres du Cercle.
- Le mabari ; comme est-ce possible ? interrogea la sœur.
- Avec cela.

Je jetais le collier du molosse sur la table, à portée de la religieuse. Au moment où celle-ci tendit sa main pour s’en emparer, j’hurlais :

- Ne le touchez pas !

Surprise, elle eut un geste de recul.

- Comment cela, il ne s’agit que du collier du mabari de sir Trumhall.
- Une parfaite imitation, vous voulez dire. Regarder, sans le toucher, les étranges petits symboles qui y sont gravés comme ceux d’un artefact.

Les trois personnage s’approchèrent avec prudence pour constater mes dires. Je fus rassuré que ma comédie ait fonctionné.

- Bien Mage Rylan. Que comptez-vous faire maintenant s’inquiétât la sœur.
- Rédiger mon rapport et le remettre à mes maîtres. Mais, il me reste des informations à collecter ; il me manque des preuves pour prouver l’absence d’implication de Sir Trumhall. Pour cela il faudrait que je démontre que le collier corresponde réellement à un artefact de magie interdite, démontrant ainsi la perversion d’apostat.
-Très bien Rylan, allons chez moi, me proposa sœur Piacinth.

Je reprenais le collier, et suivis la sœur en laissant Trewin et Liwis paralysés de stupeur.

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La sœur fit le voyage jusqu'à l'Église en silence avec le mage sur ces talons. D'un geste brusque elle avait fait signe à Rylan de prendre le collier. Pliacinth amena le mage dans sa cellule au fond et à droite de l'église. Elle indiqua au mage de poser le collier sur une table après l'avoir recouvert d'un drap de velours. Le collier fabriqué à partir de disques de cuivre ayant verdi avec l'age semblait venu d'un autre age. Un pictogramme en forme de dent de chien était gravé sur chaque disque mais le plus étrange était le crochet sur la face intérieur du disque qui devait écorcher le coup du chien lorsqu'il le portait. Le mage sentait la magie à chaque fois qu'il touchait l'objet en revanche la manière utiliser son mana pour provoquer un quelconque effet échappait au mage. Pliacinth servit un verre de vin aigrelet au mage qui n'osa pas le refuser. Tandis que Rylan buvait à petites gorgées le vin, la sœur s'était rendu dans l'autre aile qui servait de bibliothèque. Le mage l'avait aperçu en passant et elle semblait bien maigre. Pliacinth revint avec un ensemble de manuscrits quelle posa à côté du collier. Elle indiqua à Rylan ce qu'il devait lire. Il s'agissait d'un texte écrit par un marchand venu d'un lointain pays au nord et qui faisait état de sa rencontre avec un énorme molosse alors qu'il s'était égaré dans la forêt de Brécilianne. Il avait fui et s'était assommé en tombant dans un ravin L'homme devait divaguer car il parlait d'un vieil ermite qui l'avait soigné et qui portait un étrange collier de cuivre. Pliacinth indiqua au mage, que cette histoire était connue dans la région même si son contenu variait parfois. Le mage était déçu car visiblement la sœur n'était pas en mesure de l'aider à comprendre les principes de ce collier. En revanche, le texte du marchand faisait état de sa rencontre lors de ces voyages avec des humains capables de parler aux esprits ou maitrisant un savoir ancestral, en général ils vivent retirés du monde ou au milieu de tribus de barbares.

- Cette chose est maléfique, vous en conviendrez Rylan. Détruisez-la et ne parlons jamais plus de cette histoire. La sœur se leva, elle semblait exaltée. Le bann est un homme pieux, il saura soutenir la Chantrie dans cette vallée trop proche des sources impures. Rien ne doit le détourner de sa mission.

Rylan se leva à son tour. Il hésitait. Plusieurs options s'offraient à lui.

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Le mage regardait la soeur qui avait adopté une pose contemplative adressant une prière muette au Créateur. Il ramassa le collier promptement, salua la jeune femme et commença à se diriger vers la sortie. Après quelques pas il se retourna et demanda à Pliacienth où elle pensait que le mage pouvait trouver des informations sur le collier ou les propos du marchand. Dans un souffle, elle indiqua la petite bibliothèque de la Chantrie à la Porte du Sud.

Le mage regagna la alehouse où il séjournait. Malgré lui ses camarades lui manquaient. Son village aussi. Malgré lui. Après 2 jours à interroger les villageois sur les agissements du mabari et des étrangers venus ces derniers temps, Rylan se dit qu'il avait fait le maximum. Peu de villageois connaissaient les dalates et tous étaient d'accord qu'ils valaient mieux les éviter à part quelques individus ou quelques clans plus enclins au commerce ou au divertissement. Lorsque Trewin indiqua qu'un convoi de chariots allaient vers l'ouest pour y vendre du bois dans les bannorns, le mage y vit un signe du destin et décida de profiter de l'occasion et voyager avec les 4 hommes du villages au moins jusqu'à Porte du Sud. Le voyage fut monotone avec des bucherons taciturnes même s'ils tenaient le mage pour une sorte de héros.

Rylan décida de passer le temps qu'il faudrait à Porte du Sud. L'église était grande et bien fournie en livres mais peu de choses sur ce qui intéressait le mage. Après plusieurs jours, le mage trouva la trace un livre obscur parlant à demi-mot d'une magie ancienne liée à des pratiques issues de l'époque où les tribus n'adoraient pas le créateur. Ces anciens utilisaient toutes sortes de fétiches pour se transformer ou pour créer potions et onguents. Les mages du Cercle réfutaient la réalité de ces pratiques. A voir. En tout cas Rylan était sur de 2 choses : seuls d'obscures tribus humaines vivant dans des endroits reculés pouvaient encore pratiquer cette magie et qu'il manquait au mage une "clef" pour imprégner le collier de son mana.

Le hasard est dans les mains du Créateur. Alors qu'il sortait de la Chantrie et qu'il se rendait à son auberge, il vit une jeune femme souple comme une liane rosser un type qui avait lui avait visiblement manquer de respect.
- Eshara cria le mage.
Le type en profita pour s'échapper alors que l'elfe surprise s'était retourné. Elle laissa l'homme partir en riant.
- Salut mon petit gars.

L'elfe expliqua qu'elle n'avait trouver aucune trace de son clan et qu'elle avait décidé de revenir vers Porte du Sud pour aller interroger un camp de dalates vivant dans la forêt plus au sud. Mais ces derniers n'avait pas de nouvelles. Eshara commençait à se demander si quelque chose de grave n'était pas arrivé à sa famille, mais l'insouciance de l'elfe avait repris le dessus. Elle demanda des nouvelles du groupe et fut sincèrement épatée lorsque le mage lui raconta leur aventures. Rylan vit même une forme de respect dans les yeux de l'elfe.

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Eshara sourit pour une fois sans malice. Elle remercie le mage et le jeune homme n'y perçu aucun sarcasme. Eshara ne savait plus où chercher aussi elle avait un autre plan. Retrouver un groupe de pitres itinérant qui en cette saison avait du commencer à prendre la route. Ces amuseurs étaient des dalates de son clan qui avait choisit une autre voie que le nomadisme des elfes. Encore que, à parcourir les routes. Elle proposa au mage de faire route ensemble au moins jusqu'à Lothering, là quelque saurait peut-être quelque chose.

Rylan eu un doute lorsque la jeune elfe se mit à jouer avec le collier, en imaginant pouvoir le mettre autour du coup du mage. Le regard sévère de Rylan la dissuada.
- Non mon petit ce n'est pas elfique et nous autres dalates n'avont pas de chamans. Elle secoua la tête d'un air dépité
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- Ouais, je vois ce que tu veux dire. Moi je sais que les tribus de barbares puants qui vivent au sud dans les Terres Sauvages de Korkari ont des lanceurs de sorts plutôt rustiques, un truc comme des chamans.
Le mage restait pensif. Les étendues sauvages s'étalaient dans tout le sud du royaume et leur réputation était pour le moins mauvaise.

A Lothering, le mage put s'offrir une belle auberge. Eshara bu plus que de raison et se laissa aller à quelques confidences incompréhensibles pour l'humain. Elle esquissa le drame qu'elle avait vécu avec les hommes loups, torturée et violée. Puis elle secoua de manière inattendue Rylan. Elle lui expliqua que les humains étaient compliqués et stupide. Il avait ressenti du désir pour une femelle de son espèce et c'était normal. Il devrait aussi se soulager plus souvent sinon il deviendrait fou ou aigri. Un geste explicite lui fit comprendre ce que suggérait la jeune elfe. Le mage rougit et se hâta de changer de conversation. Plutard seul dans sa chambre, il se demanda si au final l'approche la plus simple n'était pas la plus normale. A étudier.

Eshara ne semblait trop savoir où aller et c'est la tête lourde des libations de la veille qu'elle prit la route de l'ouest en direction de Malgranne. Visiblement la jeune elfe avait décidé de suivre Rylan. Quand on sait pas par où commencé il faut se fier aux signes

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Sur la route qui mène à Malgranne, Eshara s'amusa à ridiculiser le mage en le menant chasser. Mais elle fut surpris par sa discrétion, et une habilité non feinte. Après quelques séances, le mage devint un compagnon de chasse qui possédait une certaine efficacité dans ses déplacements à travers les obstacles naturelles : un bon rabatteur de gibier.

Durant ce voyage, par échange de confidences une profonde amitié se forma entre ce couple hétéroclite. Certes, l'elfe restait elfe, l'homme restait homme, mais des évènements semblables, tristes et douloureux avaient traversées leur vie disjointe créant un lien de compréhension et de compassion.

De cette union amicale, Rylan ressentit que l'apparence désinvolture d'Eshara, n'était autre qu'une protection psychologique qui dressait un rempart face un sentiment d'un grand désarroi. Percé cette muraille ne fut pas immédiat. mais depuis que ce qu'elle masquait se révélait à son esprit, il connut une facilité à percevoir les sentiments d'autrui. C'est ainsi qu'il déjoua la ruse d'un faux mendiant qui tenta de les voler alors qu'il les implorait de leur céder quelques miettes de nourriture.

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