Rapport de Père Luk
À l'attention du Culte d'Iosas
Rédigé le 13 mars 3200
Premier chapitre
J'écris ces quelques lignes dans une ancienne mine d'or bâtie et exploitée par une civilisation naine aujourd'hui disparue. Vous comprendrez que de ce lieu oublié et craint, je ne puis expédier cette missive aux destinataires. Je ne suis même pas certain que celle-ci leur parvienne un jour. Car à en croire les rumeurs de Wildsgate, un aller en direction de la montagne des clans disparus exclu tout retour.
Afin d'éclairer l'aventurier qui trouverait ce rapport son mon cadavre, je vais l'éclairer sur les objectifs de notre quête, en présentant mes excuses si un heureux hasard choisirait que mon rapport parvienne auprès de mes autorités commendataires de ma mission.
Notre quête : nous sommes six, trois jeunes hommes, un jeune nain, mon garde et moi. Les trois jeunes hommes. Scaban, joyeux drille qui utilise des techniques de combats fortes surprenantes et d'une grande efficacité. Cette quête représente sa seconde chance pour effacer son passé douteux. Gaël, un paladin fanatique de Justicia, plus téméraire que courageux, resté dans la monde de l'enfance, convaincu qu'il sauvera le monde à lui tout seul. Un combattant redoutable complété d'un don appréciable pour les soins. Mÿrrdynn, avec un nom aussi tordu, vous avez deviné sans mal un magicien, prétentieux et arrogant comme tous les magiciens, qui dépense ses sorts à tout va pour nous impressionner; et il y réussit.
En ce qui me concerne, mon garde Grick, un trappeur des marais, un brave homme d'une quarantaine d'année que j'emploie au service du groupe. J'oubliais ma mule devenue le fétiche du groupe.
Je terminerais par Alrik, l'héritier de la famille Ember, un noble nain digne de sa grande lignée, placé au centre de notre quête.
Nous, la communauté d'Iosas, avons prédit le retour du roi nain, qui relèvera son peuple qu'une guerre fratricide a conduit à la ruine. De cette puissante civilisation tristement disparue, nous lui sommes redevables : durant la période de doute d'Iosas, ses derniers fidèles connurent un renouveau grâce à l'enseignement des nains qui nous formèrent à l'art de l'artisanat, devenu le fruit qui nous sauva de l'oubli. Ne suis-je pas moi même un maître bâtisseur ! Aussi, suite à la prédiction de nos oracles, nous sommes partis en quête du futur roi. Nous pensons l'avoir identifié en la personne d'Alrik Ember. Il nous faut donc le remettre sur le trône : l'objet de ma quête, l'objectif de ma mission.
Nous avons donc suivi la voie que nous indiquait l'héritage dérobé puis retrouvé de feu son père, celle du nord pour atteindre la montagne des "clans disparus" où se trouverait le trône abandonné du roi nain. Le route se devait être périlleuse, elle ne le fut guère. Quelques mauvaises rencontres mises à mal par la compétence guerrière de mes compagnons. Des humains aux dents en pointes, des cannibales probablement, nous tendirent une embuscade. Ils ne firent que nous égratigner et même si deux d'entre nous saignèrent un peu, les cannibales furent exterminés dans leur globalité. Facile, trop facile sans doute. J'attends la suite avec angoisse. Je crains le piège. Je pressens que nous ne sommes pas les seuls dans cette course au trône. Je reste convaincu que certain souhaiterait détenir la clef de rubis qui pend au cou musclé d'Alrik. Scaban aperçut des maraudeurs qui nous observaient depuis un fourrés, bien dissimulés et visiblement bien entrainés.
Ne serions-nous pas attendus ?
Une fois parvenu à destination, nous avons pu vérifier l'exactitude de l'existence du trône que nous avons découvert dressé fièrement au flan de la montagne. Lieu magique au sens propre comme au figuré. Alrik prit le risque, non sans grande prudence, de s'assoir dessus comme l'aurait fait tout seigneur de haut rang pouvant prétendre à la succession royale. Son esprit fut alors envahit de révélations qui coïncidaient avec celles des prédictions des Devins d'Iosas. Ma conviction d'être au service d'un roi s'en renforçait d'autant.
Nous poursuivîmes notre chemin pour pénétrer dans le corps massif de la montagne grâce à un immense escalier de pierre. Nous y découvrîmes une architecture complexe de salles réparties sur plusieurs niveaux et reliées par un réseau de travées taillées à même la roche en partie entravées par des éboulis infranchissables. Pour atteindre les différents niveaux, nous utilisâmes des monte-charges aux mécanismes sophistiqués et toujours opérationnels. Je reconnus là le bel ouvrage des nains. De notre première journée de visite, nous retînmes trois lieux intéressants après avoir pris un interminable escalier de pierre où nous fûmes pris à parti par des gobelins chevauchant de gigantesques chauve-souris. Une entrée protégée par un gardien, un gobelours, qui attendait un mot de passe que ne connaissions pas. Nous avons donc forcé le passage, récupérant par ce fait une énorme clé qui nous permit de pénétrer dans le domaine. La salle des seigneurs nains, où je reconnaissais sculptées dans les piliers, les effigies représentant les grandes familles naines dont celle d'Ember. Au fond un piédestal qui ne pouvait s'ouvrir qu'à l'aide de trois clés : celle de rubis, d'émeraude et de saphir. Alrik possédait la première, il nous fallait trouver les deux autres. Et enfin, une ancienne mine d'or que j'estimais exploitable à condition de s'en donner la peine.
Globalement cette journée fut calme, du moins par rapport à ce que nous nous attendions. Néanmoins, je n'étais pas rassuré pour autant Le gardien gobelours qui attendait un mot de passe, trahissait une présence parvenue bien avant nous; qui d'autre qu'un héritier d'une des familles naines ? Une puissance maléfique convoitant la magie naine pour accroître ses néfastes pouvoirs ? Posséder les trois clés constituaient à mes yeux un moyen d'élucider au moins une partie de ce mystère. En détenir une, nous donnait un petit avantage, mais en contre partie, un élément de convoitise qui pouvait nous apporter des dangereux désagréments.
Ici s'achève le premier chapitre. J'espère pouvoir rédiger le suivant pour vous éclairer davantage.
Texte de Marcapuce
Scaban soupesait la bourse pleine de pièces d'or, entre 200 et 300 à première vue. Il avait eu un mal de chien à ouvrir le coffre dissimulé dans le conduit, vraisemblablement l’œuvre d'un artisan nain travaillant là et qui voulait dissimulé son magot. Le carquois de cuir noir incrusté de clous d'argent contenant 6 carreaux d'arbalètes étrangement affutés malgré le temps passé dans ce trou.