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dimanche 2 décembre 2012

Session 2 : Pensée ecclésiastique


Gaël souhaita prendre la directive de l'assaut contre les pirates réfugiés dans l'ancien château en relativement bon état. Le père Luk s'abstint de tout commentaire, parfaitement conscient que l'art de la guerre n'appartenait pas à son domaine de compétence. Néanmoins, il pouvait évaluer le potentiel d'un plan émis par autrui, ce qui lui permis de contester celui de Grick dont l'unique ambition visait à écarter son auteur de tout danger.

Sous l'impulsion du paladin, le groupe fit le tour du château pour se trouver à l'opposé de l'entrée principale. Puis ils entamèrent l'escalade de la muraille afin de pénétrer à l'intérieur de l'enceinte, en toute discrétion. Franchir cet obstacle se devait d'être un jeu d'enfant pour Père Luc, qui pour accompagner les maçons et les charpentiers lors de la reconstruction de Cuvier-la-rive, avait maintes fois grimpé des hauteurs semblables dans des conditions bien plus difficiles. Le jeu devint vite un calvaire qui se termina par ce qui semblait être d'odieuses et bruyantes injures aux oreilles surprises et choquées d'Alric. La réalité fut plus grave : il s'agissait de blasphèmes envers le dieu Iosas dont la main avait freiné l'élan du prêtre. Coup du sort ou réelle volonté divine ?

L'effet de surprise fut ainsi ruiné sans pour autant que quiconque n'en fasse le moindre reproche si l´on excepte le rire étouffée et moqueur de Scaban. Ce malheureux épisode ne contraria guère la suite de l'opération qui se termina par une belle victoire non sans profondes blessures de nos aventuriers. Parmi les deux blessés, le paladin téméraire et insouciant demanda au prêtre d'exercer ses talents de guérisseur. Ce dernier fit deux tentatives, toutes deux infructueuses. Débité, contrarié, Père Luk s'isola dans une salle en ruine du château pour prier, pendant que ses compagnons s'improvisaient juges.

Luk, de prière, il ne fit point. Il choisit d'invoquer son dieu pour l'affronter, non physiquement bien entendu, uniquement sur le plan de la théologique. Iosas répondit à l'appel de son disciple. Il se présenta simplement habillé d'une tenue de jeune voyageur sans autre ornement, sinon la puissante et magnifique épée qu'il tenait entre ses mains.
« Mortel, enfin tu daignes répondre à mon appel. J'ai des choses pour toi; une mission. Celle-ci, de la plus haute importance, ne sera connu par autrui car protégée par le Secret. Aussi les mots que tu entendras jamais ne seront écrits.»

En sortant de son lieu de prière, le père voulut interrogé le chef des pirates tenu prisonnier. En chemin, il fut attiré par un attroupement. Sa curiosité lui fit dévier de son chemin. Il prit donc donc la direction du chemin de ronde, là où le spectacle se déroulait. En arrivant sur place il comprit ce qui mobilisait tous ces badauds. L'homme qu'il souhaitait interroger, était suspendu à 1 m au dessus du sol, maintenu par une corde dont le nœud coulant lui avait tout simplement briser la nuque. La conclusion d'une mauvaise pièce de théâtre, jouée par de médiocres acteurs, qui prétendait représenter une irréprochable justice. Il ne fit aucun commentaire, même s'il trouva curieux que des personnages se prétendant d'âme noble, puissent pendre un individu sont lui offrir la moindre seconde chance. Ces mêmes hommes qui pouvaient s'offusquer qu'un prêtre fasse un usage inoffensif d'une dague pour obtenir des réponses précises auprès d'un sinistre individu. Mais l'Homme était ainsi fait de tant de contradiction.

Texte de Marcapuce

 Session 2 du 16/11/2012

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