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lundi 14 mars 2011

[Dragon Age] Intersession 7/8 (2)

Autobiographie de Rylan


Les deux hommes me précédaient de quelques pas. Ils tenaient une discrète conversation dont je perçus quelques mots émanant de Trewin : « nain, escroc, Roshek, arriviste, opportuniste, meneur, manipulateur, menteur, fabulateur, voleur » et bien d’autres vocables proches de la vérité. J’accélérais mes pas le plus innocemment du monde enfin de prêter une oreille discrète à cet échange pour en obtenir une meilleure perception.
- … ce sauvage qui a failli vous tuer. Seul le mage au caractère épouvantable mérite malgré tout le respect : le pot aux roses nous lui devons. Néanmoins, sauf à dire qu’il est dérangé, je n’explique pas ce qu’un mage du Cercle fout avec cette bande de bras cassés.
Je compris que nous n’avions pas laissé à ce brave commerçant, une véritable image de héros. J’imaginais que les manœuvres vénales de Roshek y contribuaient fortement.
- Trewin, détendez-vous, Je comprends que ces dernières épreuves vous ont naturellement bouleversé. Mais ne nous égarons pas. Certes, nos aventuriers montrent parfois une attitude désinvolte forte intéressée, mais n’oublions pas que nous leur devons le dénouement de cette impitoyable machination. Le plus réprimandable dans ces circonstances, est votre Bann dont vous avez donné votre confiance à laquelle il n’a pas su répondre. Si une personne doit être bannie, Trewin, c’est moi ! Et non l’Alvar qui a su porter l’arme contre moi au moment opportun pour m’interdire de commettre le pire, ni le nain qui, quoi qu’on en dise, a conduit son équipée vers la victoire, ni l’elfe dont j’ai pu mesurer la combativité il y a moins d’une heure, et encore moins le mage.
Trewin accéléra le pas. Mal à l’aise, il se pressait de rejoindre Logerswold où il restait tant à faire. Le Bann conscient du désarroi dans lequel Trewin sombrait, partagea ses convictions .
- Nous avons à reconstruire la vallée, redonner de l’espoir aux infortunés sinistrés. Pour cela, il me faut obtenir leur confiance, et la vôtre Trewin. Aussi, au regard de ces derniers funestes évènements, je vais solliciter une nouvelle élection.
- Mais … tenta de l’interrompre le commerçant désappointé.
- Je n’ai pas terminé Trewin !
L’intéressé bougonna, signe d’asservissement.
- Je solliciterai dans les quelques jours à venir, une nouvelle élection pour m’assurer de la confiance de mes concitoyens. S’ils me soutiennent à nouveau, je jure devant le Créateur que nous redonnerons une nouvelle vie à la vallée de Ruswold. Je dis nous, Trewin, car, je vous nommerai à mes cotés comme conseiller économique.
Je ne regrettais plus d’avoir écouté l’avis d’Arcill d’épargner Sir Trumhall. L’homme s’avérait un vrai meneur, un bon gestionnaire et un fin politique. Sans conteste, il sera réélu. Remettre son titre en jeu devant des circonstances aussi difficiles, ne pouvait que séduire la population. Se mettre Trewin à ses cotés, sans doute l’homme le plus populaire de Logerswold, lui apporterait une garantie supplémentaire. Quel opposant se présentera contre sir Trumhall ? sir Valdur Krole ? Certainement pas, cet imbécile rétrograde s’était montré incapable de saisir l’opportunité que je lui avais présentée.

Lorsque nous arrivâmes au village, Sir Trumhall tint parole. Il prit la direction de la taverne du Signe de l'Arbre Étendu, en ressortit avec une petite table ronde qu’il posa au milieu de la rue principale. Après avoir vérifier sa stabilité, il se dressa dessus. Ses soudains et surprenants préparatifs avaient propulsé une rumeur à travers tout le village. Les nombreux curieux s’agglutinèrent tour autour de l’estrade improvisée. Ainsi, le Ban ne dû attendre guère longtemps avant de haranguer la foule.
- Citoyens de Logerswold, voilà un an que je suis parmi vous. Voilà un an que vous connaissez un grand malheur. Je vous avais promis d’arrêter le fléau conduit par cette horde d’horribles brigands qui a dévasté notre vallée. Nous y sommes, mais au terme d’une année. Je dois même concéder que sans la miraculeuse intervention de nos quatre héros, à ce jour le fléau poursuivrait sa route. Une étape vient d’être franchie. Elle vous a coûté un lourd tribut. Une nouvelle aventure s’ouvre devant nous : celle de la reconstruction. Autorisez-moi à prendre les premières mesures.
Il se tourna vers sœur Pliacinth qui n’avait pas hésité à bousculer les uns et les autres pour être au premier rang.
- Ma sœur, je vous charge d’organiser l’inhumation des bûcherons atrocement assassinés dans leur campement. Faites une cérémonie digne de leur courage et abnégations. Qu’une plaque soit dressée à leur mémoire.
La sœur s’inclina pour exprimer son entendement. Le Bann posa alors une main sur la tête perturbée de Trewin qui se trouvait juste à ses cotés au bord de la table.
- Monsieur Trewin, nous vous devons une infinie reconnaissance. Qui aurait comme vous, instantanément, sans la moindre réserve, utilisé sa demeure pour établir un centre d’accueil pour les plus désœuvrés ?  Qui ?
Cette dernière question, il l‘adressa à la foule qui répondit sous par une sincère acclamation à arracher quelques larmes au principal intéressé.
-  Vous aurez encore à donner de votre personne Trewin. Je sais compter sur votre engagement. Faites le recensement des dégâts matériels et pertes humaines, bilan qui nous servira de base pour élaborer ensemble le plan de reconstruction.
Puis, ce fut à mon tour d’avoir droit à une instruction.
- Mage Rylan, vous vous êtes proposé à apporter des soins. Un tâche lourde vous attend. Nous, les citoyens de Logerswold, nous vous en sommes hautement reconnaissant. Choisissez un bâtiment libre, le mauvais sort fait que nous en possédons en trop grand nombre. Prenez quelques braves avec vous si nécessaires, et aménagez une salle pour effectuer votre médecine dans les meilleures conditions.
Le Bann prit un air solennel et laissa planer un silence annonciateur d’un grand événement.
- Citoyens de Logerswold, lorsque nous aurons réalisé ces premières urgences, je vous exposerai les actions et les efforts que j’estimerai indispensables à notre communauté pour qu’elle retrouve la prospérité dont les derniers évènements vous ont privée. Mais pour conduire cette entreprise, je dois avoir votre confiance. Or, je saurai entendre que je ne la mérite pas. Un an pour en arrivée là, dressé sur une table, à vous proposer une reconstruction d’une destruction que, malgré tous mes efforts, mes sacrifices, ma volonté, je ne suis pas parvenu à éviter, à vous éviter. Aussi, je vais organiser un vote qui aura lieu ici même dans quelques jours, le temps que je puisse vous présenter mes intentions. De ce vote, vous choisirez si vous souhaitez poursuivre sous mon autorité, ou sous celle de tout autre qui se présentera. Je vous le dois, je me le dois.
Un brouillard de silence enveloppa la foule atterrée. Seule la soeur parvint à échapper à la torpeur générale. Brisant le protocole, pleine d’énergie, elle monta sur la table au coté de sir Trumhall. De la puissance de sa voix, elle chassa l’ombre de stupeur qui recouvrait le village.
- Pourquoi attendre ? Ce vote, faisons le maintenant. Que ceux qui gardent confiance en Sir Trumhall, lève le bras.
Elle s’empressa de donner l’exemple d’un geste démonstratif qui ne laissait aucun doute sur ce que chacun devait faire. Sir Trumhall fut cerné en un instant d’une forêt de bras dressés vers les cieux.
- Devant la volonté des habitants de Logerswold ici présents, exprimée sous un vote à main levée, moi sœur Pliacinth de la Chantrie, je puis confirmer que Sir Trumhall conserve son titre de Bann de la vallée de Ruswold.
Une vague d’applaudissements accompagna cette brève déclaration. Une seule ombre au tableau passa inaperçue. Trewin avait certes suivi le mouvement, mais timidement, sans grand enthousiasme. Cette histoire l’avait passablement marqué.

A ma grande surprise, je ne rencontrais aucune difficulté à répondre aux instructions du Bann. Je choisis une grange abandonnée en bon état. Avec l’aide de deux fermiers, j’aménageais sans aucune hésitation ce bâtiment en centre de soin avec des lits de paille pour les patients, une salle d’opération protégée de rideaux, une autre où ranger le matériel médical sous la surveillance d’une jeune veuve à la silhouette agréable entachée toutefois par une démarche boiteuse. Défaut de naissance. Elle portait une robe simple et de bon goût aux dominantes vertes et jaunes : « vert et jaune, la forêt et le soleil : la vie. Quelles autres couleurs pour ce lieu ? Je ne nomme Laïa. Vous avez sauvé mon père le jour de votre arrivée. Alors je viens vous en remercier. Je suis couturière. Je pourrais vous préparer des bandages. Peut-être recoudre des plaies si vous me montrez ». Je lui montrais. J’appréciais sa proximité, le contact furtif de nos mains. Un étrange sentiment m’envahit, déroutant, inexplicable, sorte d’extase comme le procurait la consommation de lyrium. A ce propos, Sœur Pliacinth contribua au succès de ma mission malgré son refus catégorique d’user de lyrium pour fabriquer des potions médicinales. Je remplaçais celles-ci par quelques bouteilles d’alcool, potion sensiblement moins efficace, que Liwis eut l’obligeance de me céder de sa réserve de liqueur frelatée et totalement inconsommable. La sœur avait mandaté un homme d’age mûr, Whinere, couvreur de profession, afin qu’il fabrique les attelles dont j’aurais besoin. Je fus surpris de son initiative, mais j’en compris rapidement la pertinence. L’homme était un véritable artiste, avec un coté étrange. Le troisième jour, Whinere se rendit à la Grange aux Soins, ainsi je l’avais baptisée, apporter un appareillage complexe destiné à un patient aux multiples fractures dont je venais de pratiquer une épuisante et difficile intervention. Laïa et moi-même lui appliquions des bandages nécessaires avant la pose de l’attelle. Comme nous en avions pris l’accoutumance, nos corps furent très proches, sans doute plus que nécessaire. Les bandages terminés, je livrais à Whinere des consignes de précaution devant l’état de grande faiblesse du blessé avant de le laisser placer son œuvre. A peine avais-je fais quelque pas, que j’entendis notre prothésiste amateur rire aux éclats. Cela me contraria, aussi je me retournais pour le morigéner. Mais, quelle fut ma surprise lorsque je vis Laïa avec ses fines joues, habituellement nappées d’une blancheur mélancolique, devenues écarlates, traiter son interlocuteur d’imbécile. J’ignorais qu’il soit possible de rire ou de vilipender en pratiquant des soins dont la vie d’un homme dépendait. Parfois, la nature humaine m’échappait.

Texte de Marcapuce

---oOo---
Le nain, l'elfe et l'alvar arrivèrent vite à la conclusion que le mage humain souhaitait rester encore quelque temps à Logerswold pour y accomplir sa mission médicale. Les trois aventuriers se mirent d'accord sur le fait qu'il était temps pour eux de rentrer à Malgranne et de s'assurer que le village avait entamé sa phase de reconstruction. Arcill indiqua en la présence du mage que la route vers l'ouest semblait sure mais lorsque Rylan prendrait la route pour retourner à son village natal, il serait bon qu'il ne voyagea pas seul. Le mage eut un regard hautain aussi le jeune homme n'insista pas.

Dans les jours qui suivirent, les trois comparses prirent la route de l'ouest, la mule chargée de bien divers et variés. Les chevaux récupérés auprès des bandits leur rendaient la route plus facile ou plus difficile selon l'aisance de chacun à cheval. Après un court séjour à South Gate, le groupe arriva sans encombre  au village de Lothering. Le soir, Roshek rechercha le nain qui avait essayé de leur vendre la carte menant à une propriété plus loin au sud, mais il semblait que le nain malade avait disparu suite à une nouvelle altercation avec un mercenaire.

A la fin du mois de Drakonis, les trois compagnons arrivèrent sans encombre à Malgranne. Le village n'avait pas beaucoup changé depuis leur départ, un peu moins d'un mois plutôt. La reconstruction des maisons détruites par les flammes avançaient lentement mais quelques nouveaux arrivants permettaient de repeupler quelque peu le village.


Roshek s'enquit auprès de Malld son gérant de l'état des finances. Elles s'avéraient plutôt bonnes compte-tenu des circonstances. Il avait augmenter les prix juste ce qu'il faut pour gagner de la marge mais sans réduire à néant les espoirs et les finances des villageois. Le jeune Kirk servait de coursier et l'adolescent avait muri. Il fit grise mine lorsque les 3 aventuriers revinrent sans Eshara. Lompois, le bourgmestre avait aussi repris de l'assurance et fit un accueil très froid à Roshek et ses compagnons. Soeur Eoni montra de l'inquiétude devant l'absence du mage, mais elle fut rassuré lorsque Arcill expliqua qu'il avait décidé de rester quelque temps dans l'est pour soigner malade et souffrant.

Les semaines passèrent. Le mois de Cloudreach semblait interminable et pluvieux. L'abondance des précipitations eurent pour effet de retarder les semailles et même de gâter les graines. La situation allait devenir difficile pour les habitants de Malgranne, d'autant plus que Lompois n'avait pas pris de disposition pour économiser les céréales récoltées avant l'hiver.

Arcill commençait à trouver le temps long et l'inaction le pesait. Il vivait dans dans la maison du mage et passait son temps à aider à la reconstruction. Falos profitait de la moindre occasion pour quitter Malgranne et accompagner le jeu Kirk dans la campagne aux alentours pour chasser ou pêcher. Le jeune  homme ne voyait plus l'elfe comme un rival mais comme un compagnon de malheur suite au départ de la belle elfe. Roshek avait fini par remettre de l'ordre dans les affaires de ses parents et se demandait comment il allait utiliser tout l'argent gagné dans l'est. 

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