Campagne

Mes productions

mercredi 30 septembre 2009

Intersession 5 - Partie 2 : Après le spectacle, le débriefing



Après un spectacle un peu singulier, les personnages s'en furent rincé leur gosier devenu sec à force d'avoir la bouche ouverte devant les pantomimes du halfelin. D'ailleurs ce dernier avait suivi un milicien. Quelques verres de bières plus tard, le même milicien pria les aventuriers de le suivre pour se rendre à l'hôtel de ville. Sur place, ils furent reçu par Madame Kendra en personne. Le halfelin était présent, fumant une pipe presque froide. La maire leur fit signe de prendre place et peu de temps après le Père Zantus et le prévôt Belor se joignit au groupe.


- Ce que vous avez fait fait pour Pointesable est une fois de plus remarquable. Lupius m'a fait un récit circonstancier de vos actions. Le prévôt va s'assurer de la suite des opérations.
La femme austère s'adressa au Père Zantus.
- Absalar je vous serez gré de vous rendre sous bonne escorte au manoir de ce maudit Ganrenard pour exorciser ce lieu tout aussi maudit. Le Père Olaf vous fournira les détails qui vous permettront de choisir la magie divine adéquat. Prévôt Belor, poursuivit Kendra, vous accompagnerez le Père Zantus.


La maire se lance alors dans un discours sur la responsabilité et sur les actes qui ne peuvent être excusés mais pardonnés. Elle donna la parole au prévôt concernant les circonstances de la mort du Vieux Grincheux. Il s'avéra que Maester le Grincheux était contaminé par une fièvre d’origine nécromantique et était condamné. Mais ce n’est pas une raison pour jouer avec lui. Compte-tenu des circonstances il a été décidé de confier Ab’rak  à Kesk « Dent-cassé » Berinni qui tient la taverne de la Dent-cassée pendant 1 jour ou 2. Ab'rak devra faire des travaux d’intérêt général (comme récurer de fond en comble la taverne et ses abords) et surtout apprendre auprès du tavernier demi-orque, la mesure, les enjeux politiques de Varisia et le fait de savoir discerner ce qui est bien ou mal dans la société varisienne.

- Nous allons devoir trouver de nouveaux fermiers pour nos fermes. Kendra esquissa un sourire. Intéressés ? Voyant que le groupe ne répondait pas, elle poursuivit.
- Monsieur Ab'rak, je souhaiterai que vous me confiez le masque utiliser par Ganrenard. Je n'aimerai pas qu'il tombe entre de mauvaises mains. Je laisserai le temps à vos amis de l'examiner mais je souhaite le mettre en sécurité.
- Par ailleurs j'ai confié à Lupius la mission d'enquêter sur les mystérieux protagonistes cités dans le document que, si j'ai bien compris ses explications, vous avez trouver au fond des cavernes. Je me dois de sécuriser ma ville et je pense que vous seriez très utiles à cette noble mission en accompagnant votre nouvel ami dans son enquête. Vous êtes expérimenté. Après tout l'avenir de la Varisie est aussi votre avenir.

Les aventuriers se regardèrent sans un mot. Le Père Olaf promis d'étudier cette demande comme il se doit.

- Bien, vous pouvez y aller. Monotech, je vous trouve bien pâlot. Je pense que du repos vous ferai du bien. Un séjour à notre hospice pourrait s'avérer profitable.

Le gnome blêmit accentuant la pâleur de son visage que ses camarades n'avaient pas remarqué. Il se leva sans un mot. Scalarel crut voir une larme couler de son visage.

Intersession 5 - Partie 1 : Retour à Pointesable



J’arrivais enfin à Pointesable. Le hasard voulu que je précédasse de quelques minutes l’arrivée de cinq individus totalement disparates, un prêtre nain à la longue barde parfaitement entretenu, un demi-orque musculeux, sorte de sauvage à la démarche féline, un gnome protégé d’une armure de métal tenant sa longue épée à deux mains, la lame reposant sur son épaule gauche prêt à en découdre, un frêle halfelin batifolant à l’inverse d’un bel elfe éteint, attifé de beaux vêtements de tissus. Si ma venue parut inaperçue, la leur attira une foule hétéroclite qui se pressa autour d’eux. J’observais la scène quelques instants. Difficile à déterminer la nature de l’accueil ; un mélange de curiosité, de surprise, de méfiance mais aussi d’admiration. Un couloir humain s’était formé qui menait droit vers une femme d’une trentaine d’année, cheveux court, tenu respectable bien que peu féminine, regard froid de celle habitué au commandement. A ses cotés, un homme austère et sévère, viril, chauve, tenu emprunt au monde militaire, observait le groupe d’un regard désapprobateur. J’appris par la suite qu’il s’agissait du maire et du prévôt. Soudain, le plus petit des cinq, le halfelin , quitta le groupe pour se précipiter au maximum que ses petites jambes lui permettaient vers un groupe de ses semblables. Alors que les quatre autres se présentèrent aux deux administrateurs, le halfelin fut reçu à bras ouverts par les siens. Un air de famille me fit penser qu’il s’agissait de ses parents, peut être deux sœurs avec leur mari et enfants, et, à la nature des embrassades, sa femme ou tout du moins sa fiancée. Je m’étonnais de prêter mon attention sur cette scène de la vie quotidienne, certes, sympathique et joyeuse comme le veut les charmantes mœurs des halfelins, mais des plus banale. Je finis par en comprendre la raison. Le jeune halfelin me rappelait, un des mes étudiants, non dénué de talent mais dont l’handicap de la taille l’avait contenu dans des rôles secondaires. Je reconnus aussi sa fiancée qui fut elle aussi, à la même époque une de mes étudiantes. Non comme comédienne, elle avait préféré la voie de la mise en scène. Julius Gazard lui s’intéressait à tout ce qui lui valut l’honneur de faire partie des rares élus du projet de rédaction de « l’encyclopédie des savoirs anciens », elle suivait un cursus d’art de la magie. 
J’abandonnais nos halfelin pour écouter la conversation que tenaient les quatre autres personnages avec les autorités de la bourgade récente à l’architecture disproportionnée par rapport à ses réelles dimensions. Quatre héros. Le prêtre nain qui se présentait comme le meneur subissait sans cesse les interruptions du guerrier gnome et de son comparse barbare, qui répétaient inlassablement leur prouesse. A les entendre, ils avaient tout fait, à l’opposé du mage elfe au beau visage mystérieux, en retrait et muet comme une carpe. Le dialogue fut particulièrement mouvementé et confus lorsque qu’ils contèrent leur exploit face à une chauve souris sanguinaire géante et pour couronné le tout revenue d’outre tombe. Contradictions, moqueries, insultes, mépris ponctuaient ce récit qui finit par ennuyer beaucoup de badauds, et semblait impatienter le prévôt. Attiré par des rires et applaudissements, je me tournais à l’instar de certains vers les halfelins où se déroulait une improvisation théâtrale de Lupius. Il mimait le combat contre la chauve-souris, mais dans une version quelque peu différente. 

En premier lieu, il fit quelques mouvements de bras saccadés qui rappelait ceux d’une chauve-souris. Puis d’une voix frêle et aigue il s’adressa aux spectateurs d’un air menaçants.


«  Ainsi vous quatre, vous avez tué quelques unes de mes moucherons. Pour cette infamie, vous allez mourir ». Pour poursuivre.
« La bête avait l’air féroce. Ces yeux rouges scrutaient les quatre héros d’un regard à faire trembler quiconque qui se trouverait devant un être d’une taille gigantesque. Vous voyez ma main mesdames messiers. Et bien, il m’en faudrait deux comme celle si pour cacher ce monstre. » Je vis mon ancien élève se gratter une barbe imaginaire, tenir en main gauche ce qui devait être une torche, un marteau en main droite, sonner des ordres à ses compagnons qui resteront longtemps dans les légendes :
« Compagnons, que nos armes, nos sorts, notre courage ôtent toute vie à cette créature néfaste afin que nous puissions l’interroger en toute sérénité. Ainsi le veut mon dieu, représentant de la justice et protecteur du bien. Chaaaargez ! ».
«  Mais le pauvre prêtre ne fut guère compris. » poursuivit Lupius, qui se grandit, gonfla le torse, et prit par un jeu de grimace une apparence de la parfaite brute stupide errant d’une démarche gauche non dénoué de souplesse. Je reconnus le demi-orque qui s’adressa au monstre :
« D’abord c’est le nain qui a voulu qu’on tue les moucherons. Lui il dit toujours, alors moi je fais. Si fallait pas faire, alors fallait le dire. Et puisque c’est comme ça, ben moi, joue plus ». Et le faux demi-orque partit bouder, pour devenir ce qui semblait être un guerrier au regard totalement illuminé : le gnome, j’en fus certain, qui s’en prenait au barbu.
«  Il a raison mon copain. Parce que Monsieur se croit instruit, faut qu’il nous donne des instructions qui dérangent le vénérable habitant de cette grotte. De ta faute, j’ai massacré plusieurs moucherons innocents d’un seul coup d’épée. » Le halfelin se mit à gesticuler dans tous les sens, et de ces mouvements nous pouvions étrangement imaginer le gnome maniant son épée comme une tapette à mouches, s’engager dans un duel féroce contre de minuscules insectes volants. 


Pause. 


« Notez mesdames messieurs, les gnomes qui nous sont parfois étranges et éloignés, partagent un système d’évaluation identique au notre : deux suffit à employer plusieurs ; et de ce miraculeux coup d’épée dont j’eus l’honneur d’assister, je puis le certifier. »
Retour du gnome menaçant ce coup-ci le prêtre.
« Et puis arrête de brailler et éteint ta torche, tu vas finir par nous faire repérer »
Nouvelle démonstration de danse au rythme martelé qui exprime la lutte qui s’engage entre, le guerrier gnome et le prêtre nain, le premier s'efforçant de saisir le cou du second qui se débat comme un beau diable. Puis soudainement, le comédien se redresse, prend une allure altière qui nous rappelle l’elfe, scrute de ses yeux inquiets chaque recoin du lieu. Que cherche-t-il ? Nous ne tardons guère à le comprendre, lorsque le fier personnage apeuré se précipite avec grande élégance derrière un gamin qui symbolise de part sa petite taille le gnome ou le nain. Le grand se cache derrière le petit, en posant son index sur ses lèvres closes : silence. Puis, se voûte, mute son air apeuré en un visage cruel, écarte ses bras secoué de petits mouvements secs qui rappellent ceux de battements d'ailes saccadés. L'elfe est devenu chauve-souris, et celle-ci revenue au centre l'esplanade improvisée, prend une pose outrée et s'adresse aux spectateurs : « Hé, les héros, cela vous ferait rien de vous intéresser à ma personne ? ». Vexé, le terrible monstre quitte sa grotte. Lupius revient alors sur scène, pour annoncer l'épilogue de ce grand combat : « Mesdames, messieurs, vous venez d'assister au plus bel exploit de nos héros. Car, sachez le, la gigantesque chauve-souris que mes deux mains mises cote à cote pouvaient à peine cacher, ce terrible monstre dédaigné par nos héros, outré d'un tel affront, quitta à tout jamais notre belle Varisie. Questionnez n'importe qu'elle communauté de moucherons, et elle vous chantera ce jour de grande gloire devenu symbole de la délivrance. »
Cette scénette connut une conclusion inattendue née d’un rire sonore et franc que ne put retenir le prévôt. A voir les habitants devenus comme statufié, bouche bée, nous assistions manifestement à un miracle que la plus puissante des magies ne saurait produire.
Profitant de cette pause subite, un homme vêtu de vêtements excentriques aux multiples couleurs qui lui seyaient parfaitement, harangua la foule en ces termes.
« Mes chers amis, nous yeux restent éblouis par ce spectacle improvisé de Lupuis Gazard dont j’ai l’immense honneur d’être le tuteur artistique. Applaudissons bien fort l’étoile de cette journée, le véritable héros de Pointesable »
Tonnerre d’applaudissements.
« Mes chers amis, moi Cydrack Drökkus, régisseur du théâtre, je vous informe et vous offre en introduction au spectacle de demain soir, une nouvelle démonstration de l’immense talent de …. JUPIUS GAZARD ».
Déchaînement de satisfaction des âmes présentes.

Ce brillant orateur qui venait de piéger mon ancien étudiant n’était autre que la personne avec laquelle j’avais rendez-vous.


Extrait de « La vie comédienne » de Fulgard Janquain Maître de l’Académie des Arts de Magnimar.

(texte écrit par Marcapuce)

dimanche 27 septembre 2009

[Résumé] Session 8


Une chose est sûre pour le jeune guerrier gnome Monotech, la soirée au théâtre d'il y a quelques jours l'avait beaucoup marqué ! Pouvoir raconter une histoire comme ça, devant des gens ou même dans une taverne puis ensuite se faire payer des bières, ça lui plaisait beaucoup. Et puis avec les aventures qu'il vivait, les histoires étaient toutes écrites déjà, y avait plus qu'à !

Évidemment, il y aurait surement un peu de travail, mine de rien et sans en avoir l'air, le petit Lupius avait un sacré talent de comédien. En attendant de pouvoir mettre au point un petit numéro avec son pote Ab-rak, qui semblait être un grand artiste de théâtre également, il paraissait important pour Monotech de bien noter tout ce qui lui arrivait et de tenter, un peu plus tard, d'en faire quelque chose … d'héroïque !

A l'approche de la nuit, près du Manoir hanté.

La forêt est en train de mourir. Les arbres sont morts et leurs feuilles jonchent le sol alors que nous entrons à peine dans l'automne. A l'opposé, les ronces et les orties sont légions, ils ont poussé en grand nombre partout, comme s'ils se nourrissaient des derniers soubresauts de vie qu'il reste dans ce coin du pays. Il ne manque que les pendus aux arbres pour parfaire l'ambiance. Mais les morts ne sont pas pendus ici … ils nous attendent et ils se cachent.

De loin nous apercevons le manoir, juché sur une falaise au bord de la mer. Un vent glacial venu du large nous gèle le sang. Ou bien est-ce la vue de cette bâtisse en ruine, de l'atmosphère glauque de cette fin de journée, nous sachant entourés de morts pas encore tout à fait au courant qu'ils ne devraient plus bouger et accepter d'être bouffés par les vers ? Enfin, malgré les glapissements de Lupius, nous continuons. Avec Ab-rak, nous sommes d'accord sur un point : il vaut mieux y aller de nuit, sinon on risquerait de ne rencontrer personne vu que les morts, ils dorment le jour !

Nous, bien sur … c'est moi Monotech, guerrier gnome, Ab-rak, demi-orcque fier combattant de tous les instants, le père Olaf, un vigoureux nain, prêtre de son état, Scalarel, mage elfe aux pouvoirs invisibles et terrifiants et enfin Lupius le bavard, un halfelin.

Alors que nous approchons d'un premier bâtiment en ruine, à priori les anciennes habitations des serviteurs du manoir, nous voyons les premiers signes de vie : des corbeaux. Forcément, dans un coin pareil, fallait s'y attendre.

Et alors qu'avec Ab-rak nous tentons de mettre un peu d'entrain au groupe, Lupius nous demande de rester discret. Ferait mieux d'ouvrir ses oreilles, c'est le père Olaf qui fait du bruit, pas nous. Au milieu des premières ruines, nous remarquons un puits. C'est là que sont la plupart des corbeaux d'ailleurs. Sont drôles ces bestiaux, ils ne font pas un bruit, ils sont là, sur un mur à nous regarder. Peut-être qu'ils surveillent quelque chose dans le puits. Scalarel nous demande d'être prudent (décidément, on a du faire une connerie y a pas longtemps), il trouve les corbeaux bizarres lui aussi.

On fouille un peu ce qu'il reste de la maison et pendant ce temps, apparemment impatient, Lupius, « couvert » par Scalarel, décide d'aller vers le puits. C'est là qu'il y a le plus de corbeaux. Aucun n'a bougé depuis qu'on est là, c'est pas naturel. Je prépare mon épée en attendant la catastrophe … Et ça ne rate pas ! Au lieu d'y aller tranquille et d'essayer d'esquiver les volatiles, il va voir directement de quoi il en retourne. Et tu m'étonnes qu'ils sont bizarres ! Complètement crevés et mort-vivants qu'ils sont ! Et hargneux avec ça !

Le halfelin se fait rapidement assaillir par le troupeau tout entier ! Il y en a tellement qu'il disparaît sous les coups de becs et de griffes des corbeaux déchainés ! Et il hurle, et il crie « A l'aide » et « Au secours » et « Aidez moi les héros » … Forcément, on y va tous, s'agirait pas que les gens dans le manoir voit le bazar de loin et se cachent !

Ab-rak, le premier à l'action, donne un bon coup de hache à droite, à gauche et je termine de disperser la volière à grands mouvements d'épée. Le combat est terminé. Scalarel, qui était au centre de l'action surement par un hasard de mauvais jugement de la situation, se fait engueuler par Lupius comme quoi il ne l'aurait pas aidé assez vite ou assez bien … Ce qu'il faut pas entendre des fois ! Moi il m'a quand même bien semblé qu'il essayait de le protéger et je ne suis même pas sur que le halfelin ait été blessé une fois.

Enfin, c'est là qu'on se dit que Sir Méromé nous serait bien utile. A défaut de se taire, il savait au moins de battre ! Et puis tout ce mal partout autour de nous ...

Le puits enfin libéré de la garde des corbeaux, Ab-rak décide qu'il serait bien d'aller voir au fond, ce qui s'avère être une sacrément bonne idée car il y trouve un tunnel qui va en direction du manoir ! Y a des morts qui vont être surpris. Pour éviter que tout le monde ne tombe, les bords du puits sont humides et bien glissants et l'eau au fond du puits n'a vraiment pas l'air saine, il met en place une échelle de corde, puis remonte pour que nous puissions un peu étudier la stratégie vu que le tunnel n'est pas bien large d'après ce qu'il dit.

On est en train d'en discuter quand Lupius, après nous avoir donné des conseils pratiques (« Attention, notre cible, c'est Aldern Ganrenard ! » et « Attention aux créatures volantes !») descend en premier dans le puits et une fois arrivé en bas, comme il n'y voit rien, allume une torche !

C'est bien la peine de prendre du temps pour mettre au point une stratégie d'approche ! Forcément, je descends derrière lui et forcément, je commence à être sacrément en colère. Après tout dans l'histoire, c'est quand même Ab-rak et moi qui sommes en première ligne pour prendre des coups. Quand il me voit, il commence à discuter de cailloux et de trucs sur les murs et de je sais pas quoi, tout excité par ses découvertes passionnantes sans se rendre compte du danger à faire autant de bruit devant un tunnel menant vers l'ennemi en tenant un flambeau qui dit « je suis là, venez me chercher ». Ne tenant plus, j'essaye de l'attraper pour le tremper dans l'eau du puits histoire de le calmer et d'éteindre la torche. Mais il a du voir que je n'avais pas des intentions pacifiques parce qu'il prend soudain peur et, avant que j'ai le temps de l'attraper, s'enfuit dans le tunnel en hurlant !

Là je suis resté perplexe … fallait-il le poursuivre, l'assommer et risquer de rameuter tout ce qui pouvait bien trainer dans ces tunnels sur moi ou fallait-il mieux attendre les autres au risque de perdre Lupius et d'avertir Ganrenard qu'on allait lui faire la peau (et risquer qu'il s'échappe !) ? J'en étais là de mes réflexions quand finalement tout le monde est descendu attiré par les cris. Une fois tout le monde en bas, j'explique rapidement que Lupius s'est enfui quand j'ai tenté de le faire éteindre sa torche et nous entrons dans le tunnel, moi en premier. Le père Olaf n'a pas l'air d'apprécier ma tentative de réduire au silence le halfelin mais le mal est fait. La stratégie de progression est assez simple. Comme Ab-rak ne peut pas vraiment se battre dans le tunnel, je dois encaisser les coups et espérer que Scalarel arrivera a zigouiller les obstacles s'il y en a. Sans compter le père Olaf bien sur !

Après seulement quelques dizaines de mètres, nous retrouvons le halfelin qui fait semblant d'être mort par terre. Par prudence, je passe devant lui et regarde si y a pas une bestiole tapie dans l'ombre à se dire qu'il y a là une proie facile. Avant que j'ai eu le temps de me retourner pour donner un coup de pied au comédien, Père Olaf, toujours prêt à aider les autres, a déjà commencé à le ranimer et lui a même fait boire une de nos précieuses potions de soins. Enfin … c'est pas que Ab-rak et moi, on en ait besoin, ce qu'on leur dit même, mais pour eux, c'est pas prudent de faire des blagues pareilles. Même le père Olaf essaye de l'expliquer à Lupius mais ce dernier raconte encore des histoires sur les héros et tout ça … Faudra qu'on lui explique que les héros, c'est quand on doit se faire payer un verre à la taverne, sinon, c'est un coup à se faire embrocher dans le dos en voulant protéger un inconscient !

Enfin bon, maintenant qu'on est tous dans le tunnel, et après s'être un peu calmé, Lupius nous raconte qu'il y a une énorme bestiole, genre chauve-souris qui rode dans le coin, se servant du tunnel pour aller chasser à l'extérieur. Vu la taille des chiures, elle a l'air vraiment énorme. Il dit avoir vu des yeux en hauteur ou je sais pas quoi … pas rassurant si on doit l'affronter dans le tunnel ! Pour ne pas perdre de temps et notre calme, on continue avant d'avoir encore à écouter Lupius. Le tunnel commence à puer pas mal quand même … et soudainement monte vers ce qui est apparemment une sortie vers une immense grotte avec, à coup sur, la fameuse bestiole qui nous attends à la sortie.

Je me propose pour passer devant, normal, et comme la grimpette est pas facile, c'est Ab-rak qui me porte à bouts de bras … quelle équipe on fait quand même !! A peine ai-je passé la tête hors du trou que la créature attaque … et me rate ! C'est bien une chauve-souris gigantesque, hideuse et vilaine et … mort-vivante ! Quoi qu'il se soit passé dans cette région, c'est vraiment l'œuvre d'un pouvoir de mort puissant qu'il ne nous faut pas sous estimer ! Ab-rak me projète hors du trou et commence à alerter tout le monde qu'il faut sortir pendant que je tente d'occuper la bête ...

La bataille commence. Le père Olaf sort du tunnel tel un acrobate, mais la chauve souris est rapide ! Elle lui inflige une mauvaise blessure et il reste paralysé, tombant au sol comme une statue. Ab-rak monte à son tour et engage le combat d'un grand coup de hache qui fait mal à notre adversaire. Un chien tout bleu, sorti de je ne sais où attaque, j'entends Lupius qui cause à quelques mètres de moi, il a l'air bien motivé par l'action finalement ce petit ! Ca me redonne des ailes et je me jète dans le combat de plus belle. La bestiole est vraiment difficile à tuer, son cuir épais la protège de nos coups les moins ajustés. La magie de Scalarel ne semble pas plus efficace que nos armes. Le père Olaf ne se remet de sa paralysie et pourtant, c'est bien ses pouvoirs que doit craindre cette chose morte ! Enragée, elle frappe à plusieurs reprises Ab-rak qui tient bien le choc et lui assène des coups de hache à faire tomber des gobs par paquet de cinq ! Finalement, après un long et dangereux combat, c'est lui qui aura raison de la chose, morte pour de bon cette fois-ci.

Le père Olaf se relève enfin et nous prenons un peu de temps pour explorer l'immense grotte qui servait de tanière à la chauve-souris géante en espérant ne pas en rencontrer une autre. Alors que je surveille un peu et fait le tour pour voir s'il n'y a rien d'autre qui puisse nous tomber dessus par surprise, les autres trouvent les restes d'un bandit célèbre dans la région : Shaz Rougelame. Il ne reste de lui et de quelques uns de ses camarades brigands que des cadavres à moitié dévorés. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire ici ? Avec une telle créature dans le coin, ça ne devait pas être de tout repos de passer par ces tunnels !

Tout le monde est un peu secoué par le combat et finalement, plutôt que de continuer l'exploration du tunnel et du manoir, ils préfèrent prendre un peu de repos cette nuit.
On rebrousse donc chemin jusqu'à l'entrée du puits, dans l'abri construit par Ab-rak et pendant que lui et moi montons la garde, les autres roupillent. La nuit se passe sans autre surprise mais n'est pas très calme, tout le monde a l'air de faire des cauchemars, d'avoir un sommeil agité. Il faut dire que l'endroit n'est pas propice au repos. A noter que Lupius ne parle pas pendant son sommeil ce qui est quand même reposant pour ceux qui veillent.

De retour dans l'approche du manoir par le tunnel après une petite collation et la vérification de nos équipements et préparations respectives, nous découvrons que les cadavres de Shaz et ses copains ont disparu … emportés par quatre goules très occupées à manger quand nous leur tombons dessus ! Il n'y a pas vraiment de combat, la stratégie que l'on met rapidement au point avec Ab-rak paye.

Le père Olaf, Scalarel et Lupius prennent alors le temps de voir un peu ce qu'il y a dans cette nouvelle grotte et trouvent des traces, des preuves qu'il y a peut-être eu un temple d'un Dieu des mort-vivants ici .. Urgathoa ou un nom comme ça. Est-ce que le manoir a été construit en rapport à la présence de ce temple ou bien est-ce une coïncidence ? Il faudra demander à Ganrenard puisqu'on nous le rappelle encore une fois : il faudra l'interroger (et donc, ne pas viser la tête). Le père Olaf et Lupius parle aussi de la déesse des monstres mais je n'y comprends pas grand chose dans toutes ces religiosités et puis … l'endroit pue la mort, j'ai hâte qu'on en termine. La poursuite de nos recherches ne nous apprend pas grand chose de plus, on découvre une sorte de monticule formé d'os sans moelle avec une tête de statue au dessus, un truc infecte.

La dernière caverne est immense ! Comme voutée, comme le serait une grande cathédrale. Un chemin en spirale longe un précipice plongeant vers la mer, un gouffre d'où l'air surgit en grondant tel un monstre sous l'effet des ressacs de la marée. En face de nous, une unique porte en pierre. Une certitude nous étreint, c'est là qu'il faut aller ! Lupius, décidément plein de surprises inattendues, essaye d'ouvrir la porte a distance, sans un bruit.

Elle s'ouvre !

Prudemment, nous nous dirigeons vers la porte, aucun de nous ne souhaitant aller prendre un bain de mer. La corniche est traite mais tout le monde passe. Derrière, nous attend le pire que l'on ait vu jusqu'à présent. C'est une pièce, meublée, comme une chambre presque, mais … il n'y a pas de mot ! Des tas de chairs pourrissants dans de la vaisselle, des verres emplis de sang coagulé, ça pue à en vomir ! Au centre de la pièce, notre ennemi identifié : Ganrenard ! Il se parle tout seul, marmonne des morceaux de phrases sans queue ni tête. Il a le teint gris, le regard vitreux. Lui aussi a l'air bien mort ! J'allais charger pour lui asséner un coup de bouclier, après tout, il faut l'assommer avant de l'interroger, quand Lupius, pour une raison que j'ignore, me retient.

Entretemps, Ganrenard nous a repéré ou plutôt, il a repéré Scalarel :
« Sa seigneurie est contente de vous voir »
« Vous êtes vivant, je vais pouvoir manger votre cœur ! »

Sur cette phrase, il se jette sur l'elfe ! On sait plus ce qu'il faut faire avec Ab-rak … on l'interroge ou pas ? Dans le doute, j'essaye de lui cogner dessus sans viser la tête mais je rate mon coup ! La créature fait alors quelque chose de pas très clair ... Il brandit une sorte de masque immonde de peau, de chairs et se le met sur le visage … faisant apparaître un second Scalarel ! On ne sait plus lequel taper !

On hésite, on hésite et pendant ce temps, l'autre (mais lequel) se déchaine à coups de rasoir sur Scalarel (l'autre ?). D'un coup, on reconnait le mauvais et à nous tous, on arrive à le repousser jusqu'à le faire s'écarter de notre Scalarel et s'enfuir vers le fond de la pièce où il semble se coller au mur. Étrangement, il n'a pas l'air affaiblit par nos coups, peut-être un pouvoir de mort-vivant ? On s'approche à nouveau de lui, prudents, j'entends Lupius qui cause encore … je comprends que c'est grâce à lui que l'on arrive à savoir qui est le bon Scalarel, ça fait bizarre mais ça marche …

Voyant que l'on arrivera pas à le faire causer, je suis décidé à en finir, craignant le pire si le combat se prolonge, et j'arrive à lui mettre un bon grand coup d'épée au travers du corps … il s'écroule, s'en est fini d'Aldern Ganrenard terreur du manoir !

Après coup, j'entends Scalarel ou Lupius dire : « C'est un Blême! »

« Ouais, un blème ! Et un gros même !! » réplique Ab-rak ! Je suis quand même pas sur qu'ils parlent de la même chose.

On fouille un peu la pièce, ça pue vraiment, quelque chose de pire que de la chair avariée. On y retrouve plein de petites affaires de Scalarel … C'est à rien y comprendre. Pourquoi avoir pris l'elfe comme cible ? Ce n'était pas à cause du collier en tout cas car Scalarel l'avait passé à Lupius pendant le combat et ça n'a rien changé … Peut-être que c'était le seul de la bonne taille dans notre groupe ? Ca serait une bonne explication en tout cas … depuis que le paladin nous a quitté. On retrouve aussi un étrange message de « la maitresse des tueurs de la nature des formes pionnières et des frères des Sept » ou un truc comme ça !

Y a trop de choses pas claires dans cette histoire et dans cette pièce. Une peinture avec un visage de femme fait d'une sorte de moisissure qu'on retrouve un peu ailleurs. On détruit cette mousse qui semble être plus qu'un simple végétale. Enfin, nous quittons la pièce et finissons de fouiller le manoir … Ah oui, pour faire une belle preuve pour l'histoire des héros, Ab-rak coupe la tête du monstre et l'emmène avec lui.

Par un escalier en colimaçon, nous entrons dans le manoir par la cuisine dont le sol a été défoncé. On croise quelques bestioles, des rats malades, dans la maison. Une pièce que l'on suppose être un laboratoire de mage est plein d'illusions plutôt agressives mais qui bizarrement manquent de puissance comme si la source avait disparu (peut être la mort de Ganrenard ? La moisissure qu'on a détruit dans la caverne ?). Dans une autre pièce, un autre atelier de magicien un ouvrage traitant de nécromancie. D'après ce qu'en comprenne les savants du groupe, le but de l'aïeul de Ganrenard était de devenir une liche … une sorte de mort-vivant très puissant ! Il y a vraiment une ambiance particulière, malsaine dans cette maison. A un étage, on trouve une sorte de fantôme d'une femme qui pleure. On entre pas et elle semble ne pas nous voir … en tout cas, elle ne nous agresse pas. C'était la femme du portrait dans la grotte … étrange.

Après quelques heures à vérifier que plus rien de vraiment dangereux ne rode dans le manoir, nous décidons de retourner à Pointesable. Contre mon avis et celui de Ab-rak, on ne brûle ni le manoir, ni les champs. Et pourtant, il reste un tas de mort-vivants déguisés en épouvantails! Ca fera de l'animation pour les paysans surement.

Trésors
Les personnages ont trouvé:
  • une épée longue en adamentium (sur Shaz "Rougelame" Bilger),
  • un trousseau de clefs contenant une grosse clef en acier terni incrustée d'une opale ronde et une petite clef en bronze avec une tige anormalement longue qui se terminer par 3 lames crantées la faisant ressembler à un lion rugissant (laboratoire de Vorel).
  • Lors de leur visite du manoir, les personnages récupèrent divers objets précieux pour une valeur totale de 800 po (à se partager)
Développement
La plaque de champignons dans le laboratoire a été brulé mais Olaf sent que le mal est toujours présent. Il faut absolument qu'un prêtre de la puissance d'un Absalar Zantus puisse jeter une sanctification ou que le Père Olaf puisse prier pour obtenir le sort Consécration (et acquérir 25po  de poussière d'argent). Nul doute que le mal et les fantômes qui hantent ce lieu seront exorcisés.

Scalarel a récupéré de la moisissure qui a envahit l'intérieur du manoir. Lupius a pris les cages en fer contenant des rats morts d'horribles maladies. Les personnages ont aussi gardé cette étrange petite boîte brisée qui semble avoir une relation avec la nécromancie.