Campagne

Mes productions

lundi 31 août 2009

[Résumé] Session 7

Olaf savourait l’instant présent, bien installé à une place de choix, à côté de madame le maire dans la loge d’honneur du grand théâtre de Pointesable. L’invitation de Cyrdak Drokkus, le régisseur, lui permettait ainsi de découvrir l’architecture agréable du théâtre et son regard plongeait en contrebas englobant la scène et la salle en train de se remplir. Il jeta un œil sur la loge voisine où se tenait l’elfe Scalarel élégant et indéchiffrable puis sur la loge située en face où le demi-orque Abrak et le gnome Monotech semblaient bien agités. Il regretta immédiatement le geste discret qu’il venait de leur adresser pour leur demander de se calmer. En effet les 2 compères agitaient les bras, sautillaient sur place et l’appelaient par-dessus la tête des spectateurs « Ohé Père Olaf !». Monotech se penchait tellement pour voir ce qu’il y avait en-dessous que le nain crût un moment que le gnome allait tomber sur les spectateurs qu’il surplombait. Une sourde inquiétude commença à envahir le prêtre...

Olaf repensa alors, avec une certaine amertume, au départ soudain du jeune paladin le matin même : le jeune Méromé n’avait pas jugé bon de les prévenir personnellement.

Le nain chassa toutes ces noires pensées pour se concentrer sur le spectacle qui venait de débuter. Sur scène, un jeune halfelin du nom de Lupius Gazard montrait en effet des talents indéniables d’acteur et d’équilibriste assurant une prestation de qualité.

L’arrivée sur scène d’un vieillard aviné et menaçant intrigua Olaf. C’était donc une farce ?
Les appels au secours du jeune halfelin chassèrent tous les doutes de son esprit et le prêtre se dirigea aussi vite qu’il le put vers l’escalier. Juste avant de franchir la porte de la loge, son esprit enregistra plusieurs choses : le bond prodigieux d’Abrak qui l’amena près de la scène, le tortillement de Monotech suspendu par les mains au-dessus du vide et le basculement soudain de l’elfe Scalarel dont le pied venait d’accrocher la rambarde.

Olaf, parvenu en bas, remonta rapidement l’allée principale du théâtre, une sourde angoisse au coeur. Sur sa gauche, Scalarel avait une altercation avec une spectatrice dont le mari allongé par terre semblait bien mal en point. Le fauteuil plié et le visage douloureux et échevelé de Scalarel témoignait de la violence du choc. Sur sa droite, Monotech se déplaçait parmi les spectateurs assis, marchant sur certains, s’accrochant à d’autres, prêt visiblement à en découdre. En face, sur scène, le vieillard hargneux provoquait le demi-orque.
Mon Dieu, c’est un mauvais rêve...

Olaf croisa le jeune acteur Lupius qui fuyait et lui demanda de rester dans le théâtre où il serait en sécurité. Arrivé au pied de la scène en courant, il prit appui sur une main pour sauter, avec une agilité surprenante pour un nain, sur celle-ci.
Qu’est-ce que je suis agile aujourd’hui... Mon Dieu, la foule m’applaudit...

Olaf se tourna vers la foule pour saluer, avant de réaliser que les applaudissements étaient en fait le sang lui battant les tempes et les cris et mouvements de panique dans la salle. En se tournant, le prêtre vit que le vieillard émacié était bien mal en point et il cria à Abrak de l’immobiliser seulement mais le demi-orque n’écoutait pas, le côté violent et sauvage de l’orque prenant le dessus, il jouait avec sa proie. Il jeta le vieil ivrogne sur le piano en contrebas avant de se jeter sur lui de tout son poids sous les yeux horrifiés d’Olaf.

Seigneur, quel horrible craquement ! Mon Dieu, ce déchainement de violence sur un vieillard ...c’est un meurtre ! Comment lui faire comprendre ? Il ne semble pas réaliser la gravité de ce qu’il fait. Quel affreux cauchemar, je vais me réveiller...

Après une gênante explication avec les autorités sur les circonstances de la mort du vieil homme, le groupe au complet put s’en retourner à l’auberge au grand étonnement d’Olaf.
Abrak semble trouver naturel de tuer quelqu’un et de rentrer tranquillement à l’auberge pour boire une bière après. Il va falloir que je lui explique les règles qui régissent les peuples civilisés...Plongé dans de sombres pensées, le prêtre remarqua néanmoins l’altercation entre Abrak et Scalarel, le premier ayant été surpris à fouiller le second qui avait vivement réagi.
Ils sont vraiment devenus fous ! Méromé a eu raison de filer...

Arrivés à l’auberge, Olaf essaya d’expliquer à Abrak la gravité de son acte, visiblement sans grand succès. Il demanda au jeune Lupius qui les avait suivis de se présenter mais celui-ci resta évasif et parla beaucoup (trop) pour ne rien dire.

Il me fatigue...

Olaf partit donc se coucher avec une forte migraine, un sentiment d’échec personnel et une relative inquiétude quant au sort futur de son camarade Abrak.

Mon Dieu, donnez-moi la force pour guider ce groupe où je sens rancoeurs, conflits latents et violence non canalisée. Je ne vais quand même pas abandonner ? Ce serait bien la première fois ! La persévérance des nains n’est pas un vain mot. Si j’échoue, au moins ce ne sera pas sans avoir essayé ! Dès que possible, j’essaierai de calmer les tensions qui agitent mes camarades. Plus serein, Olaf finit enfin par s’endormir...

Le lendemain matin, le prévôt Bélor Ciguë vint trouver le groupe attablé à l’auberge. Il avait décidé de ne pas donner suite à l’acte inconsidéré d’Abrak. Il apprit aussi discrètement au père Olaf et à ses compagnons attentifs que des meurtres venaient d’être commis ces derniers jours qui n’étaient pas sans lui rappeler les sinistres méfaits du Découpeur, 5 ans plus tôt.

Le prévôt demanda au groupe d’enquêter sur les évènements suivants :
  1. Tôt ce matin, un dénommé Ibor Epine, exploitant d’une scierie, avait découvert, en se rendant sur son lieu de travail, les corps de 2 personnes, celui de Banny Harker son associé et celui de Katrine Vinder, jeune fille qui semblait être sa maitresse. Des traces de lutte avaient été relevées et les corps avaient été mutilés.
  2. Quelques jours plus tôt, 3 hommes avaient été tués dans une grange abandonnée à l’extérieur de la ville. Un homme avait survécu mais son esprit n’avait pu surmonté ce choc et il était interné depuis dans le sanatorium le plus proche. Ces hommes avaient été identifiés comme étant des escrocs varisiens chassés récemment de la ville qui « auraient » porté atteinte à la célèbre famille Scarneti, une des familles fondatrices de la ville.
  3. Les lieux des crimes étaient tous deux situés en lisière de la ville de PointeSable.
Forts de ces renseignements, les aventuriers se rendirent sans attendre à la scierie, lieu de la dernière tuerie. Les victimes, qui avaient visiblement resisté, étaient tailladées et mutilées. L’homme était suspendu à un crochet, une étoile à 7 branches gravée sur son front. Celle-ci, semblable à un symbole Thassilonien connu (les 7 vertus cardinales de l’Empire) faisait surtout penser à un acte de nécromancie. Abrak et Monotech partirent explorer les environs de la scierie pendant qu’Olaf, Scalarel et Lupuis qui les avait accompagnés continuaient leurs investigations sur place. Une fois le groupe réuni, chacun fit part de ses découvertes. Abrak avait trouvé dans la vase du cours d’eau des traces de pas et de griffes s’éloignant plein sud et certains restes de chair putréfiée trouvés dans la scierie appartenaient à des créatures mort-vivantes.

Olaf persuada ses compagnons de rester ensemble malgré l’impatience manifestée par certains de suivre les traces découvertes. Ceci afin d’obtenir le maximum d’informations des différents protagonistes de cette affaire avant toute expédition dans le sud.

Un interrogatoire rapide du sieur Epine suspecté par les Autorités n’apprit rien de plus. A la morgue, l’observation des corps des 3 premières victimes permit de découvrir les mêmes profondes blessures faites par des griffes. La fouille autorisée de leurs effets permit de découvrir dans une poche un message à la belle calligraphie signé Votre Seigneurie qui leur était adressé et qui les conviait à un rendez-vous pour affaire sur le lieu de leur futur trépas.
Lupius Gazard se proposa de vérifier auprès des 3 seules personnes érudites de cette ville, capables, à sa connaissance, d’écrire pareille missive : maître Brodert Quink, expert dans l’histoire de Varisia, Voon commerçant en produits exotiques et Paroth le gnome spécialiste en cartes.

Le père Olaf interrogea en douceur le père éploré de la fille décédée, autre suspect potentiel du fait de ses récentes disputes avec sa fille suite à sa liaison avec Harker, sans obtenir aucune information utile. Quel douleur ! Le juste châtiment des assassins suffira-t-il à apaiser cet homme ?

En attendant le retour de Lupius, le père Olaf décida de faire le point avec ses compagnons en vue d’assainir la situation. Il écouta l’elfe Scalarel se plaindre d’être injustement maltraité par Abrak soutenu en cette occasion par Monotech au sujet du partage des objets et valeurs trouvés lors des précédentes aventures, tâche qui lui avait été confiée par sire Méromé. « J’allais le faire mais ils ne m’ont pas laissé le temps. Abrak a même tenté de me faire les poches !». Il écouta Abrak dire qu’il était d’accord pour continuer mais qu’il lui fallait de l’argent en échange « sauf pour tuer les gobelins, c’est gratuit ! ». Olaf leur déclara qu’il se chargerait dorénavant du partage des objets et valeurs trouvées au sein de l’équipe, qu’effectivement toute peine méritait salaire mais qu’il ne fallait pas tuer sans discernement, etc...

Le nain insista enfin sur la nécessité vitale pour le groupe d’être uni sous peine de périr ou d’éclater et cela impliquait en premier un respect mutuel des aventuriers sans moquerie inutile, tromperie ou vol.
C’est pas gagné...

Le jeune Lupius, de retour de ses investigations, apprit fièrement à ses compagnons que l’écriture des 3 érudits ne correspondait pas à celle du message trouvé.
Maître Brodert Quink, interrogé sur la question, pensait que l’étoile gravée sur le front d’une victime pouvait être la représentation symbolique des 7 péchés capitaux, dans le cas présent la luxure et l’avidité. Le jeune halfelib avait aussi appris que Vorvashali Voon avait vendu recemment une pierre gravée d’une étoile à des humains de Magnimar.
Il a l’esprit vif et il connait bien cette ville et son histoire. Il est utile ce petit Lupius !

Il était temps pour le groupe de se diriger vers le sud pour découvrir qui se cachait derrière Votre Seigneurie. Le chemin passait par le sanatorium. Olaf et ses compagnons obtinrent , du réticent docteur Habe qui dirigeait l’établissement, la permission de rencontrer l’interné, un homme d’armes dénommé Grayst qui servait de garde du corps aux 3 varisiens décédés. Celui-ci, très agité, avait une camisole de force. Les questions posées avec douceur par le père Olaf n’eurent en réponse que des propos incohérents « trop de dents...l’écorcheur...rasoir...il est gangréné... » jusqu’au moment où le malade vit Scalarel et sembla le reconnaître, au comble de l’agitation.

Grayst lui délivra alors cet étrange message « Vous et vous seul êtes à l’origine de cette terrifiante moisson. Ils sont morts à cause de vous et bientôt d’autres les rejoindront » avant de déchirer sa camisole avec la force prodigieuse que donne la folie et de se jeter sur l’elfe. Les aventuriers durent unir leurs efforts pour arriver à bout de l’homme déchainé. Après avoir semé trouble et désordre dans le sanatorium, Olaf et ses compagnons décidèrent de continuer leur périple à la grande satisfaction du docteur Habe. Après l’épisode du théâtre, il ne manquait plus que çà...

Toutes les informations glanées le long du chemin concordaient, les habitants des fermes du Sud n’avaient plus donner signe de vie depuis un certain temps...Le groupe s’enfonça dans la campagne, dépassant des fermes inhabitées. En traversant des champs de maïs à l’abandon, les aventuriers remarquèrent un nombre anormalement élevé d’épouvantails. Abrak et Monotech réalisèrent très vite que ces épouvantails étaient en réalité des paysans morts animés par magie et un bref combat s’ensuivit dont l’issue ne fit aucun doute.

Le groupe arriva bientôt dans une ferme assez grande avec dépendances qui appartenait à la famille Hambley, selon les dires du jeune Lupius. L’exploration des lieux fut interrompu par l’arrivée intempestive mais coordonnée de nombreux morts-vivants. Deux créatures pénétrèrent dans le bâtiment qu’Olaf et Scalarel étaient en train de fouiller mais une combinaison judicieuse de sorts et d’attaques directes eurent rapidement raison des goules. Une fois débarrassés de leurs adversaires directs, nos 2 lanceurs de sorts se précipitèrent pour aider Abrak et Monotech, alors en difficulté. Entourés de nombreuses goules, ils se défendaient avec efficacité, les 2 corps gisant à leurs pieds en témoignaient. L’action conjuguée de nos 4 héros vinrent finalement à bout de l’adversaire. Les organismes vigoureux d’Olaf et de ses compagnons avaient su résisté à la paralysie qui aurait pu survenir suite aux nombreux coups de griffes reçus...Le jeune halfelin, retrouvé un peu plus loin n’avait pas eu la même chance.

La goule puissante qui semblait diriger les autres et qui avait été vaincu avec difficulté par Olaf et Scalarel fut identifié par Lupius comme étant Rogors Craesby, gardien du manoir tout proche d’Aldern Ganrenard. Il avait une clé en sa possession. La fouille interrompue fut achevée et Olaf trouva un coffre contenant 340 po.

Olaf soigna tous ceux qui étaient mal en point. La nuit tombait et la fatigue se faisait sentir. En considérant les tours massives et sinistres du manoir se profiler à l’horizon, le nain se dit que la nuit allait être longue...

Béni soit Torag pour les bienfaits qu'il nous apporte.
Olaf Trek du peuple Nain